Plus de 30 ans après l’attentat contre Jean-Paul II, l’homme qui avait tiré sur le Pape a demandé au Vatican de pouvoir de s’entretenir avec François.
Mehmet Ali Agca a demandé de pouvoir rencontrer le pape François en Turquie. L’assassin professionnel qui a tiré quatre balles en 1981 sur Jean-Paul II, place Saint-Pierre, a sollicité une rencontre avec le Saint-Père au cours de son voyage en Turquie prévu du 28 au 30 décembre 2014. Pour le moment, le Saint-Siège n’a pas donné suite.
C’est « de façon non officielle » qu’Ali Agca a sollicité du Vatican une rencontre avec le Successeur de Pierre : « J’ai demandé au Vatican de pouvoir m’entretenir avec le pape François mais je n’ai pas encore reçu de réponse », a-t-il déclaré à l’agence turque Anadolu (agence Anatolie). « J’ai déjà rencontré l’autre pape, a-t-il ajouté, il est donc tout à fait normal que je rencontre également le pape François. » Référence à la rencontre privée historique entre Jean-Paul II et Agca en 1983 dans la prison Rebibbia de Rome, alors que le citoyen turc purgeait une peine d’emprisonnement après l’attentat commis contre le pape Karol Wojtyła.
Le futur saint avait alors demandé de prier pour Agca et déclaré publiquement qu’il lui avait sincèrement pardonné pour sa tentative d’assassinat du 13 mai 1981, lorsque le Pape avait été grièvement touché à l’abdomen. Le véritable mobile qui a poussé le Turc à attenter contre la vie du successeur de Pierre de l’époque demeure encore à ce jour un mystère. Au début, le tireur avait déclaré avoir été payé par les services secrets bulgares, puis il avait donné quelques pistes selon lesquelles l’attentat aurait été organisé par l’URSS (KGB), avant de se rétracter et de se contredire constamment devant la magistrature italienne.
Le Turc, âgé de 56 ans, a donc purgé sa peine de prison de près de 20 ans en Italie. Il se trouve à présent dans sa patrie, où il a passé également dix ans en prison pour d’autres crimes commis dans sa jeunesse et liés au terrorisme. Le 18 janvier, Agca est sorti de la prison de Ankara, se déclarant le Messie et prédisant des événements apocalyptiques ce qui remet en cause sa santé mentale.
Ancien militant d’un groupe d’extrême droite turc, Agca a expliqué vouloir serrer la main du pape François qu’il considère comme un leader engagé en faveur de la paix et de la justice.
L’évêque de Rome rencontrera du 28 au 30 novembre en Turquie le président Recep Tayyip Erdogan, le patriarche Bartolomé Ier. Le pape François sera le quatrième souverain pontife à se rendre dans ce pays, après Paul VI en 1967, Jean-Paul II en 1979 et Benoît XVI en 2006.
L’agenda du Pape accorde une grande importance en matière d’œcuménisme, de liberté religieuse et de coexistence religieuse entre l’islam et le christianisme, ainsi que la protection des minorités ethniques et religieuses en Orient, le sort des réfugiés de Syrie et d’Irak et le rapprochement avec les orthodoxes.
La Turquie sera le sixième voyage international que le pape François entreprendra après celui au Brésil pour les Journées mondiales de la Jeunesse en été 2013, la Terre Sainte au printemps, la Corée du Sud en août, l’Albanie le 21 de septembre et Strasbourg au Parlement européen le 25 novembre.
Traduit de l’édition hispanophone d’Aleteia par Élisabeth de Lavigne