Le Saint-Père était personnellement intervenu après avoir reçu la lettre d’une victime d’abus sexuels, l’été dernier.Le ministère de l’Intérieur espagnol a confirmé lundi l’arrestation de trois prêtres et d’un laïc dans la ville de Grenade, en Espagne, dans le cadre d’une affaire d’attouchements sur mineur, rapporte le quotidien espagnol El Pais.
« Nous ne devons pas cacher la vérité », a rappelé le pape François, durant son voyage retour de Strasbourg, en répondant à une question à ce sujet. Le Pape avait reçu la lettre de la jeune victime. « Je l'ai reçue en personne. Je l'ai lue, je l'ai appelé et je lui ai dit : "Demain, vas voir ton évêque". J'ai écrit à l'évêque pour qu'il lance l'enquête et la fasse avancer. Comment je l'ai vécu ? Avec une très grande douleur. Mais la vérité est la vérité et nous ne devons pas la cacher », a expliqué le pape François aux journalistes durant son vol de retour vers Rome.
Le pape François en personne est à l’origine de l’ouverture de l’enquête après avoir reçu, en août dernier, la lettre du jeune homme de 24 ans qui y affirmait avoir subi des attouchements durant cinq ans, de ses 13 à ses 17 ans, tandis qu’il était enfant de chœur à la paroisse de San-Juan-de-Viannei, à Grenade. Le Pape l’avait alors immédiatement appelé pour lui demander pardon au nom de toute l’Église catholique, et l’a convaincu de déposer plainte lors d’un deuxième entretien survenu en octobre.
Le juge d’instruction de Grenade poursuit ses investigations afin de déterminer s’il y a eu d’autres victimes de ces abus, comme l’a laissé entendre le jeune homme dans sa lettre au Pape. Membre de l’Opus Dei, celui-ci affirme ne pas avoir laissé les agissements de ces prêtres ébranler sa foi.
La veille de l’interpellation, l’archevêque de Grenade, Mgr Francisco Javier Martinez, s’est prosterné, à plat ventre, devant l’autel de la cathédrale pour demander pardon à toutes les victimes des scandales dans l’Église, lors de l’eucharistie dominicale.