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Évangile de dimanche : une invitation à l’espérance

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aleteia - publié le 23/11/14
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Dans la première lecture, le prophète Ezéchiel nous présente Dieu comme un bon berger. Il a regardé son peuple et a pris compassion de sa détresse. Il arrive à temps pour soigner son troupeau. Il se réjouit des belles brebis qui ont su profiter des meilleurs pâturages. Mais dans ce troupeau, il y a des brebis perdues et d’autres qui sont malades. Toutes sont à lui et il ne veut en perdre aucune.

Le Christ est pour nous ce bon berger qui se consacre entièrement chacune de ses brebis. Il voit la souffrance des uns et des autres. Il voit notre vie spirituelle anémiée. Il vient à nous pour nous relever et raviver notre espérance : « Le Seigneur est mon berger ; rien ne saurait me manquer ». C’est une invitation à l’espérance : le Seigneur ne nous abandonne pas.

L’évangile nous montre un Jésus tellement proche des petits, qu’il s’identifie à eux. L’image du berger est toujours là, mais celle qui apparaît le plus, c’est celle du juge. Face à lui, nous serons renvoyés à ce qui aura fait la vraie valeur de notre vie. « J’avais faim… J’étais malade… J’étais étranger… » Ici, Jésus se présente sous l’aspect le plus fragile et le plus humilié de celui qui est dans le besoin. À travers celui qui est malade, en prison ou sans ressource, c’est lui que nous accueillons ou que nous rejetons.

Il est donc urgent d’exercer la miséricorde, de bâtir ce Royaume de justice et de paix, voulu par Jésus. Notre critère ne doit plus être le « chacun pour soi » mais le partage et la solidarité. L’évangile nous montre Dieu qui sépare les hommes, les bons à droite et les mauvais à gauche. Cela renvoie au récit de la création du monde : nous y découvrons Dieu séparant la lumière et les ténèbres, les eaux qui sont sous le firmament et celles qui sont au-dessus, la terre et la mer.

Dans ce récit du jugement, c’est donc une nouvelle création, celle d’un monde nouveau bâti sur l’amour et la fraternité, où « Dieu sera tout en tous ».  Le seul critère de séparation qui y subsiste c’est l’amour des petits. Il n’y aura plus de distinction entre religions, entre tendances politiques, entre riches et pauvres. Il ne restera plus qu’un seul critère de séparation : d’un côté ceux qui auront aimé leurs frères et de l’autre ceux qui ne l’auront pas fait.

C’est exclusivement sur l’amour que nous serons jugés. Mais ce jugement, ce n’est pas seulement pour plus tard, pour après notre mort. C’est maintenant que nous accueillons ou que nous refusons d’accueillir le Christ, à travers le pauvre et le petit. Dieu n’aura pas à juger les hommes. Ils se seront eux-mêmes jugés tout au long de leur vie en accueillant ou en refusant son Royaume d’amour. Dieu n’aura rien d’autre à faire qu’à dévoiler ce qui était caché en chacune de leurs journées. La pratique de l’amour gratuit nous fait entrer dans une joie qui est joie divine.

Mais, inversement, celui qui n’aura pas su aimer avec gratuité, celui-là se sera cadenassé dans un égoïsme qui conduit à la tristesse et à la solitude. Sa vie se sera desséchée : il sera devenu une bale bonne seulement à être brûlée. Cette conséquence tragique de notre pratique quotidienne est toujours possible. Mais il ne faut pas que ce soit l’impression dominante de cette fresque du Jugement.

La parabole dit l’importance de la joie pour dire qu’elle peut nous échapper facilement. Mais trop s’attarder aux pleurs et aux grincements de dents serait risquer de douter de la bonté généreuse de Dieu et fermer les yeux sur les visites quotidiennes de Dieu dans nos frères. Mieux vaut changer notre cœur et nos actes. C’est ce qu’a si bien compris le grand poète indien Tagore : « Je dormais et rêvais que la vie n’était que joie. Je m’éveillais et je vis que la vie était service. Je servis et je compris que le service était la joie ».

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