À la veille de la venue du Pape à Strasbourg, le groupuscule extrêmiste a simulé l’enlèvement d’un prêtre. Une provocation honteuse, mais qui se retourne contre elles.
Les familles de véritables otages, celles de victimes des terroristes, notamment islamistes, apprécieront à sa juste valeur le sens de l’humour des Femen : elles ont cru intelligent de filmer le faux enlèvement d’un (faux) prêtre devant la paroisse Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours. « Femen demande l’annulation de la visite du Pape au Parlement européen en échange de la libération du prêtre », ont-elles immédiatement diffusé sur Twitter. Si le ridicule tuait, il n’y aurait plus de militantes Femen à la surface de la Terre : se croient-elles bonnes communicantes en reprenant à leur compte les codes des bouchers de Daesh ?
Même Caroline Fourest est choquée…
Simuler l’enlèvement d’un prêtre… Comment peut-on en arriver à un tel niveau tant de bassesse que d’incitation à la violence ? Quelle sera la prochaine idée ? Une simulation de décapitation ? Serait-ce enfin la provocation de trop, celle qui amène ses soutiens à lâcher ce groupuscule extrêmiste plus proche de la secte violente que de la légitime protestation politique ? En tout cas, sur Twitter, même la célèbre et si objective Caroline Fourest n’a pas caché sa surprise :
« J’espère vivement que c’est une (très) mauvaise blague. Le compte qui dit avoir vu la scène a été créé il y a quelques heures », a-t-elle immédiatement tweeté.
Les réactions ont fusé, toutes dans le même sens : quelle honte de reprendre les méthodes des criminels contre l’humanité de l’auto-proclamé État islamique pour protester contre la venue du pape François au Parlement européen… « Enlèvement simulé d’un prêtre par les Femen à la fois insulte pour les vrais otages et leurs familles,et apologie de la violence », a réagi l’abbé Grosjean, du Padre Blog.
« Les Femen qui s’inspirent de la stratégie de communication de
l’État islamique, c’est légèrement gênant, estime la célèbre twitteuse @Diradefo. Et sinon, si le Pape vient au Parlement, vous comptez habiller ce prêtre en orange et le décapiter ou ça se passe
comment ? » Très rapidement, un autre blogueur engagé, Fik Fikmonskov fait le rapprochement : « Le "prêtre" "enlevé" par les Femen avait manifesté à leurs côtés… en soutien-gorge ». La boucle de l’ignoble et du ridicule est bouclée.
À quand des poursuites ?
Quant aux médias auxquels les Femen doivent tout, faute de pouvoir soutenir (pour une fois) leur happening anti-catholique, ils se contentent de ne pas en parler, ou de relater les faits sans les critiquer en rien, comme sur Métro News ou Le Figaro. Parfois, journalistiquement parlant, ne pas commenter revient à se transformer en simple courroie de transmission d’un (mauvais) plan de communication. Sur France TV Info, tout de même, on parle d’un « coup d’éclat qui passe mal ». Quoi qu’il en soit, samedi, le ministre de l’Intérieur, Monsieur Cazeneuve, n’avait en tout cas pas réagi, alors qu’un tel faux enlèvement est un délit passible de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Encore faudrait-il que le ministère public ose engager des poursuites…