separateurCreated with Sketch.

Second djihadiste français : doutes… et certitude

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Philippe Oswald - publié le 21/11/14
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

Il y a des doutes sérieux sur l’identité du djihadiste présenté comme étant le Français Dos Santos sur la vidéo montrant des décapitations. Mais pas de démenti officiel. Et une certitude : Dos Santos est bien djihadiste en Syrie.
S’agit-il bien de Mickaël Dos Santos ? Il y a de plus en plus de doutes que l’homme présenté comme étant le second djihadiste français, bourreau de militaires syriens prisonniers, soit un Français, notamment parce que l’arabe que parle cet homme est trop parfait et son accent trop local, souligne Le Figaro. Plusieurs spécialistes en doutent et l’intéressé lui-même dément qu’il s’agisse de lui sur Twitter – mais non pas qu’il soit djihadiste en Syrie.

Sa mère, après l’avoir identifié – mais sur une photo, précisait ce matin RMC – dit à présent aux enquêteurs ne pas le reconnaître dans la vidéo. Elle s’est confiée à BFMTV : « Là ce n’est pas mon fils, je ne le reconnais pas. Je l’ai dit à la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) hier (mercredi) et aujourd’hui (jeudi) où j’ai été interviewée. (…) La barbe n’est pas la sienne (…), il a les yeux assez foncés sur la photo, alors que réellement il a les yeux verts/marrons. Je n’ai pas reconnu sa voix ». Elle a pourtant hésité : « Ils m’ont demandé : "Mais vous êtes sûre ?" Mais ils me l’ont fait répéter pendant très longtemps, si longtemps qu’à un moment, j’ai cru que j’avais des doutes… Alors je leur ai dit… Je ne sais plus si c’est mon fils… Mais plus je regarde, plus je sais que ce n’est pas lui ! ».

« Un argot syro-libanais impeccable »

Certitude d’une mère effondrée. Mais elle rejoint celle d’au moins deux experts (Romain Caillet et  David Thomson). Il y aurait la langue arabe maniée avec trop de perfection (« un argot syro-libanais impeccable », dit Romain Caillet), mais aussi la couleur des yeux (Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes et journaliste à France 24). Sur Twitter, Mickaël Dos Santos, en personne, se gausse : « La France, les médias, les services de renseignement me font bien rire, tous des clowns ». Le ministère public ne dément ni ne confirme, se contentant de dire que l’enquête se poursuit.

Au Figaro, le parquet de Paris rappelle qu’il n’avait « jamais eu de certitudes », mais il ajoute : « Et nous n’en avons pas plus aujourd’hui », tout en maintenant l’existence d’« indices précis et concordants » (BFMTV). Même son de cloche du côté de la DGSI où l’on rappelle :
« Il y a souvent dans ce genre de cas un conflit de loyauté pour les parents, qui ne veulent pas accabler leur enfant ».

Contactés par RFI, cinq djihadistes de l’organisation État islamique démentent que la personne identifiée par les autorités comme étant le second bourreau français soit bien Mickaël Dos Santos. « C’est donc la parole des djihadistes contre celle des autorités françaises », commente RFI. Celles-ci fondent notamment leur identification sur le témoignage de la propre mère de Dos Santos. Selon l’AFP, celle-ci l’aurait reconnu et se serait même effondrée. Les djihadistes du groupe EI affirment qu’il s’agirait en fait d’un combattant de nationalité syrienne connu sous le nom d’« Abu Umarayn ».

C’est sans doute leur faire trop d’honneur que de se fier à leurs paroles et d’accuser les autorités françaises de « fiasco » comme s’y risque 20 minutes qui déroule le scénario de cet imbroglio.

« Tuer les mécréants »

L’essentiel est ailleurs : non seulement Mickaël Dos Santos est bien l’un des 1 132 djihadistes français officiellement recensés (qu’ils soient sur place, en transit ou rentrés), mais une autre vidéo, postée hier, jeudi 20 novembre, menace directement la France en appelant les djihadistes restés sur son sol à « tuer des mécréants »  (BFMTV).

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !