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Français djihadistes et bourreaux : encore un garçon ordinaire

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Philippe Oswald - publié le 19/11/14
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Un second Français a été identifié sur la vidéo diffusée dimanche parmi les bourreaux des soldats syriens prisonniers de l’EI. Comme son comparse Maxime, Michaël n’avait pas le profil d’un coupeur de têtes…
Il se nomme Michaël Dos Santos et est originaire de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), dans la région parisienne, selon des informations révélées par France 2, mercredi 18 novembre. Il a été identifié aux côtés de Maxime Hauchard, parmi les bourreaux djihadistes de 18 soldats syriens, sur la même vidéo de l’EI revendiquant l’assassinat de l’otage américain, l’humanitaire Peter Kassig (Aleteia). « Selon les services de renseignements, le jeune homme s’est illustré en Syrie dans des actions violentes et a été formellement identifié comme l’un des coupeurs de têtes », relate Les Échos

Sa mère a confirmé cette identification  selon Jean-Charles Brisard, expert des questions liées au terrorisme : il a assuré à l’AFP qu’« il n’y a aucun doute, sa mère l’a reconnu sur la vidéo et elle est effondrée ». Pour lui, la présence de deux Français « parmi les bourreaux apparaissant à visage découvert » est «​ un message très clair adressé à la France et aux Français par l’EI » (Libération).

Ses proches surpris par sa brusque conversion à l’islam

Sans avoir un profil aussi lisse que celui de Maxime Hauchard, ce jeune homme de 22 ans, qui a pris le nom de guerre d’Abou Othman, n’avait pas un passé de délinquant. De parents portugais, séparés, il aurait acquis la nationalité française en 2009 et s’était converti à l’islam en fin de scolarité. Il avait été repéré par les enquêteurs à cause d’images choquantes qu’il postait sur les réseaux sociaux, puis lors du démantèlement d’une filière islamique dans le département du Val-de-Marne, l’an dernier.

Selon un de ses anciens amis, il avait « surpris ses proches en se convertissant brusquement à l’islam », précise le Huffington Post. Comme Maxime Hauchard et Michaël Dos Santos , 20 % des djihadistes occidentaux sont des convertis après avoir pour la plupart été « retournés » sur Internet. Sur plus d’un millier de citoyens français impliqués dans des filières djihadistes selon le ministère de l’Intérieur, 376 se seraient rendus en Syrie et en Irak où une quarantaine d’entre eux aurait trouvé la mort.

Les chiffres officiels sur l’origine des ressortissants français devenus djihadistes sont contestés par le Front National, rapporte Le Point : « Marine Le Pen, présidente du Front national, assure que les Français partis faire le djihad ne comptent qu’une part "anecdotique" de ressortissants exclusivement français, prétendant s’appuyer sur des sources au sein du renseignement et de l’antiterrorisme français. "Il y a aujourd’hui selon les services de renseignements 4 000 Français qui sont partis faire le djihad", a affirmé Marine Le Pen sur Sud Radio – quand le procureur de la République à Paris parle, lui, de 1 132 personnes ».

Le totalitarisme comble le vide spirituel

L’avenir dira si les cas de Michaël et de Maxime relèvent ou non de l’anecdote. Mais on peut avancer que le vide spirituel et la déshérence morale de notre société ne peuvent qu’ébranler les esprits les plus fragiles, quelles que soient leurs origines. Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’extrémisme et la dérive totalitaire séduisent des jeunes en mal d’idéal. Les  djihadistes du XXIe siècle sont-ils si différents des fanatiques communistes et nazis du XXe ? Exaltation, conviction d’être des élus bâtissant un nouveau monde, mépris de la vie, fascination pour le sang et la mort, chosification de l’adversaire qu’il s’agit d’écraser, toute pitié n’étant que faiblesse, on connaît déjà cette terrible histoire par cœur.

Dans un communiqué, le maire (communiste) de Champigny-sur-Marne et la municipalité, « alertent contre tout amalgame avec l’islam qui n’a rien à voir avec ces menées criminelles » en ajoutant à juste titre qu’« aucune communauté ne doit être montrée du doigt » pour « ces embrigadements qui relèvent de dérives individuelles ». Cela n’interdit pas de se demander si l’islam parviendra à éradiquer une violence qui l’accompagne depuis ses origines, sans entreprendre l’exégèse de ses textes sacrés et sans instaurer un magistère légitimement apte à la condamner.

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