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Syrie : fin de djihad pour un jeune Breton expert en explosifs

US Drone

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Sylvain Dorient - publié le 07/11/14
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Les Américains ont livré à la presse le nom du djihadiste français tué par un de leurs drones : David Drugeon, expert en explosifs, et « renégat des services de renseignement français ».
Souvenez-vous, il y a exactement un mois, l’affaire de ce djihadiste avait une première fois agité les médias (à lire sur Aleteia). Le profil de ce personnage, originaire de Vanne (56), converti  à l’islam radical, expert en explosifs, inquiétait à juste titre. Il avait rejoint le groupe terroriste Khorassan, formés d’anciens d’Al-Quaïda, qui sévissent au nord de la Syrie. Suivant le chemin de nombreux combattants pakistanais et afghans, il était du nombre des dissidents d’Al-Quaïda qui trouvent en Irak et en Syrie un nouveau « terrain de jeu ». On le soupçonne également d’avoir croisé la route d’un certain Mohamed Merah…
 

Une cible prioritaire des américains

Ce n’est pas la première fois qu’il était visé par une opération américaine : il faisait partie des cibles d’une frappe de pas moins de 47 missiles lancés sur une base d’Al Nosra et en avait réchappé. Cette fois, selon la chaîne Fox News, son véhicule aurait été pris pour cible par un drone : « Le chauffeur du véhicule aurait perdu une jambe et devrait mourir, selon des sources ayant connaissance de l’opération. Une seconde personne, qui serait Drugeon, a été tuée ».
 
Outre son statut de combattant aguerri et d’expert en explosifs, les Américains voyaient en lui un ancien des services de renseignements de l’Hexagone qui aurait fait défection. Un renégat de ce type aurait été un atout précieux pour les djihadistes. Mais le ministère français de la Défense nie catégoriquement la version des Américains dans L’Express : « Il n’a jamais tenté d’intégrer l’armée. Il n’a jamais été sollicité par nos services. Il s’est entraîné dans une structure civile, c’est tout ».
 
Plusieurs détails de cette affaire sont intéressants à lire « entre les lignes ». D’abord le parcours de ce jeune homme brillant, qui malgré ses bons résultats scolaires, lui qui rêvait de devenir architecte, choisit finalement de suivre les extrémistes musulmans. IL fait plusieurs séjours en Egypte, notamment pour parfaire sa maîtrise de l’arabe.
 
Ensuite, le niveau de qualité des services de renseignement américains, et leur manque de respect pour leurs homologues français, sont une autre « info dans l’info ». Ils ont réussi à remonter le parcours du jeune homme jusqu’avant sa radicalisation. Si l’on en croit les services de renseignement français, ils ont imaginé qu’il avait intégré le renseignement parce qu’il se serait rendu à Coëtquidan (56), village abritant Saint-Cyr, l’école des officiers de l’armée de Terre.

Ce détail soulève bien des questions. Comment peut-on suivre un personnage comme David Drugeon avant même qu’il ne devienne un terroriste en puissance ? Si les services de renseignement français disent vrai, comment les Américains ont-ils pu se fourvoyer à ce point ? Mais ce qui est certain, c’est qu’ils ont livré le nom du dissident aux médias, contrairement à ce que souhaitaient les services français, et qu’ils n’ont tenu aucun compte des dénégations du ministère français de la Défense. 

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