« Cum Petro et sub Petro », c’est toujours ainsi que Benoît XVI a défini et délimité ses prérogatives au Vatican.
Il était tout-à-fait inenvisageable que le Pape émérite s’oppose de quelque façon que ce soit à l’actuel successeur de Pierre. C’est ce qu’il aurait clairement fait savoir aux cardinaux venus le trouver à son monastère Mater Ecclesiae, où il réside depuis 2013, selon ce que révèle le quotidien italien La Repubblica. Le Pape Emerite se serait montré formel, répondant à ses visiteurs impromptus : « Je ne suis pas le Pape, ne vous adressez pas à moi ». Il aurait également fait parvenir un billet – dont on ne connaît pas la teneur – à la Maison Sainte-Marthe, celle du pape François. C’est en tout cas une nouvelle manifestation de la volonté immuable de Benoît XVI d’éviter toute fracture au sein de l’Eglise, quelle que soit le nature des dissensions.
Le pape Ratzinger s’est tenu en retrait des discussions synodales, fidèle au souci de discrétion qui le caractérise. Ses rares déclarations ont toujours abondé dans le sens du Saint-Père. Il apparaît de ce fait assez étonnant que des cardinaux aient ainsi pu penser à en appeler au Pape émérite.
Dans son discours de clôture de cette session, le souverain pontife s’est félicité des discussions animées des deux dernières semaines, énonçant néanmoins une série de « tentations » qu’il a pu déceler chez les pères synodaux. Parmi elle, la tentation du « raidissement hostile », de l’enfermement dans ce qu’ils connaissent sans faire cas de ce qu’ils doivent encore apprendre, comme aux temps de Jésus la « tentation des zélotes, des scrupuleux, des empressés et de ceux qu’on appelle aujourd’hui des ‘traditionnalistes’ ou aussi des ‘intellectualistes’. » Il a également évoqué la « tentation d’un angélisme destructeur […] des timorés, et aussi de ceux qu’on nomme les progressistes et les ‘libéralistes’. »
Tout en rappelant son devoir fondamental de garantir l’unité de l’Eglise, le Saint-Père a dénoncé le pessimisme des commentateurs qui « imaginent une Eglise en conflit où une partie est contre l’autre, mettant en doute même l’Esprit Saint, le vrai promoteur et garant de l’unité et de l’harmonie dans l’Eglise ».
ST