Retrouvez chaque semaine le commentaire de l’évangile du dimanche, avec Infocatho.be, partenaire d’Aleteia.Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, la maxime est célèbre et elle est souvent employée quand on parle de faire la part des choses, par exemple, entre ce qui relève du religieux et ce qui dépend de la politique…. Mais était-ce vraiment là le propos de Jésus ?
Le contexte semble bien indiquer que non. La question posée à Jésus était piégée. On lui tendait un traquenard en espérant bien l’y voir tomber. « Est-il permis oui ou non de payer l’impôt à César ? » n’est pas une question posée par quelqu’un qui désire s’instruire, tel ce jeune homme qui demandait : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? ». Les questionneurs n’attendaient rien des réponses de Jésus, sinon de leur fournir l’occasion de le mettre dans l’embarras.
En les tançant d’hypocrites, Jésus met en lumière leur fourberie. En déjouant la duplicité de ses contradicteurs, il fait plus que de marquer un point contre eux. Il leur donne un enseignement spirituel. Il leur demande en effet : « de qui est cette image ? et cette inscription ? » – « De l'empereur César – Rendez donc à César ce qui est à César, mais à Dieu ce qui est à Dieu. »
Sur cette pièce de monnaie présentée à Jésus, on voyait l'image de l'empereur. L'argent, comme le pouvoir politique, est une création de l'homme. Il n’est pas en lui-même un mal. Gagné loyalement comme prix d'un travail, car l'ouvrier mérite son salaire (Luc 10,7), et par la suite bien utilisé, l'argent peut devenir instrument de service et de justice. Si nous en usons sans nous laisser dominer ou asservir par lui, l'argent peut nous aider à aimer. Le pouvoir politique et la gestion financière sont de bons serviteurs, mais deviennent de redoutables tyrans, s’ils sont idolâtrés.
Car seul Dieu est Dieu. L'homme n’appartient ni au politique, ni aux puissances d’argent, ni aux mécanismes économiques. Nous sommes créés à l'image de Dieu. « Dieu créa l'homme à son image » (Genèse 1, 27) Le Christ qui nous a pris dans sa pâque, nous fait participer à la vie de Dieu. « Le Temple de Dieu est sacré, et ce Temple, c'est vous », dit Paul (1 Corinthiens 2,17). L’homme, tout homme est sacré, parce qu’il est « créé à l’image de Dieu » (Genèse 1, 27). Mais pas le parti, l’Etat, ou la Banque…
Jésus nous rappelle donc que César n’est pas tout puissant, et qu’il n’est pas Dieu. L’Etat joue certes un rôle important et nous avons à en être des citoyens loyaux et responsables, mais il ne peut avoir le monopole de nos vies. Il n’est pas sacré. Le message est donc clair : César n’est pas Dieu. Mais rendre à Dieu ce qui est à Dieu c’est donc aussi prendre ses responsabilités au service de l’homme et de tous les hommes, c’est aussi se salir les mains dans le combat politique, c’est aussi payer honnêtement ses impôts, car c’est un devoir de justice.
« Si nous voulons être réellement une image de Dieu, nous devons ressembler au Christ, puisqu'il est l'image de la bonté de Dieu », écrivait un docteur de l’Eglise, Laurent de Brindisi. Que la Parole de Dieu, reçue et méditée ensemble, inspire notre prière et notre action. Qu’à l'exemple de Jésus, nous soyons attentifs à ceux qui souffrent de maladie, de solitude, à partager de nos revenus avec les plus pauvres. Soyons artisans de paix et de justice.