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Synode : un regard orthodoxe sur la pastorale de la famille

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aleteia - publié le 14/10/14
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Le Métropolite orthodoxe Athénagoras de Belgique est intervenu sur la pastorale de la famille en tant que délégué du patriarcat œcuménique.
Son Eminence le Métropolite Athénagoras de Belgique, représentant de l’Eglise Orthodoxe en Belgique et délégué du Patriarcat Oecuménique de Constantinople, a pu intervenir dans les débats du Synode des évêques de l’Eglise Catholique. En tant que ‘délégué fraternel’ il a reçu quatre minutes pour exprimer la position de l’Eglise Orthodoxe dans le domaine de la pastorale de la famille.
 
Voici le texte de son intervention :
 
Votre Sainteté,
Chers frères et sœurs en Christ,
C’est un honneur que de pouvoir représenter le Patriarche Œcuménique Bartholomée à l’occasion de votre Synode consacré à la famille. Le Patriarche Bartholomée m’a demandé de vous saluer tous en son nom.
Je vous remercie de m’offrir l’occasion d’intervenir dans vos débats et de présenter ainsi quelques réflexions issues de la tradition de l’Eglise orthodoxe.

Premièrement, notre Eglise veut toujours rester une aide pour ceux qui souffrent. C’est assurément le cas lorsque le mariage a cessé d’être une réalité à cause de la « faiblesse humaine« . Cela est concédé comme une approche pastorale, en vertu de l’ "économie" envers la faiblesse de l’homme et du monde corrompu dans lequel nous vivons. Mais le deuxième mariage sera toujours une déviation par rapport à l’ "idéal d’un mariage unique", souvent une nouvelle chance pour "corriger une faute".
Déjà dans l’Eglise primitive, Saint Basile le Grand, affirmait à propos de l’homme trompé par sa femme, que cet homme est « pardonnable » s’il se remarie.
Hier on a déjà entendu ce que c’est l’«économie» dans l’Eglise orthodoxe? C’est l’application souple des directives canoniques et ecclésiastiques dans la direction et dans la vie de l’Eglise. La mise en œuvre de l’économie n’est réalisée que par l’évêque et ne vaut que pour des cas concrets, mais ne crée aucun précédent.
D’abord, chaque situation particulière doit bénéficier d’un accompagnement pastoral qui tente de réconcilier les conjoints. Si vraiment ce n’est pas possible, on peut envisager un remariage. D’ailleurs, la tradition orthodoxe veut que chaque fidèle choisisse librement son père spirituel. Il s’agit d’une personne qui a de l’expérience dans la vie spirituelle et qui est appelée à apprendre la façon de vivre.

Deuxièmement, il est certain qu’on ne doit être ni trop moralisateur ni trop rigide envers les jeunes, sous peine de ne pas être écouté.
Parmi nos jeunes, ils y en a qui ne sont pas encore suffisamment engagés dans l’Eglise pour dire : ‘Nous allons nous marier parce que notre couple, notre future famille sera une cellule d’Eglise, et donnera un exemple d’engagement évangélique’. Il arrive pourtant qu’ils vivent quelque chose de vrai qui les prépare à un amour durable, et que ces jeunes se tournent finalement vers l’Eglise. Ici le rôle du prêtre est d’une importance pour proposer le sens de l’amour et du mariage. Dans ces cas là, nous pourrons mieux leur expliquer – sans jugement – qu’ils se privent d’une grâce mais que, le moment venu, ils pourront toujours la recevoir.
En troisième lieu, je tiens à référer à un écrit de Saint Séraphim de Sarov – un saint bien-aimé tant en occident qu’en orient – à propos de la Communion. Il affirma : « … comment tout au long de sa vie, il recourt à la communion aux Saints Dons comme à la nécessaire rencontre avec le Christ. Il exhortera d’ailleurs toujours les fidèles à recourir fréquemment à l’Eucharistie et recommandera aux prêtres de la leur donner volontiers, car ajoutait-il, la grâce qu’elle nous donne est tellement grande que tout homme, fut-il le plus grand des pécheurs, s’il approche du Seigneur avec humilité et contrition de ses fautes, est complètement purifié et renouvelé».

En ce qui concerne les pratiques anticonceptionnelles, l’Église orthodoxe, en général, se contente de rappeler le sens de l’amour, mais laisse le choix des méthodes à la conscience de l’homme et de la femme, avec l’aide, s’ils le souhaitent, de leur père spirituel. A propos d’Humanae Vitae, le Patriarche Œcuménique Athénagoras, ami de Paul VI, a déclaré que l’Église doit faire comprendre aux hommes et aux femmes de ce temps que l’amour est possible, que la vraie rencontre veut la fidélité, que la puissance amoureuse de l’homme peut ainsi se transfigurer, et, disait le patriarche, «si un homme et une femme s’aiment vraiment, je n’ai pas à entrer dans leur chambre, tout ce qu’ils font est saint».
Je conclus, en plaidant pour un retour à la possibilité des prêtres mariés, étant moi-même un fils d’un prêtre et ayant un frère et beau-frère qui sont des prêtres mariés !

Le Métropolite Athénagoras de Belgique,
délégué du patriarcat œcuménique au synode des évêques de l’Eglise catholique

Les évêques de l’Eglise Catholique, rassemblés dans ce Synode, portent une attention particulière à la pratique de l’Eglise orthodoxe, qui – dans certains cas – peut accepter la possibilité d’un deuxième et/ou même un troisième mariage.

Lors de l’inauguration le délégué du Patriarcat Œcuménique a pu s’entretenir personnellement avec le Pape François, qui s’est déclaré très heureux de pouvoir très bientôt visiter le Centre de l’Orthodoxie, le Phanar, pour la fête de Saint André (30 novembre) de cette année.
 

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