Le pape François a présidé ce dimanche 12 octobre à 10 h une messe d’action de grâce en la basilique Saint-Pierre de Rome pour souligner la canonisation de François de Laval et de Marie de l’Incarnation, reconnus saints le 3 avril dernier.
À quelques heures de la messe d’action de grâce, le cardinal Lacroix avait rappelé que ce que le pape François lui avait partagé à l’annonce de la canonisation de François de Laval et Marie de l’Incarnation : « Je veux donner à l’Église d’aujourd’hui ces grands témoins de la première évangélisation pour soutenir la nouvelle évangélisation aujourd’hui. Ce sont des témoins lumineux. »
La veille de la messe d’action de grâce, samedi 11 octobre, deux événements à souligner a eu lieu une vigile d’action de grâce aura lieu avec la délégation à l’église Saint-Ignace d’Antioche à Rome. Présidée par le cardinal Lacroix, cette liturgie était animée musicalement par neuf jeunes filles du Chœur des jeunes de Vianney, attaché à la paroisse Saint-Jean-Baptiste-Vianney de Saint-Ferdinand (Centre-du-Québec), sous la direction de Françoise Aubre.
Une délégation de 450 personnes, provenant principalement du Québec et de la France, a participé à cette liturgie, concélébrée par le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec, ainsi que par les évêques et tous les prêtres accompagnant la délégation.
Cette messe est le point culminant d’un pèlerinage, débuté le 6 octobre dernier, sur les pas des nouveaux saints Marie de l’Incarnation et François de Laval, fondateurs de l’Église catholique d’Amérique du Nord (à découvrir sur le site www.ecdq.org). Les 130 pèlerins, des Ursulines du Canada, du Japon, des Philippines et du Pérou, des prêtres du Séminaire de Québec et des pèlerins de tous âges, ont été rejoints à Rome par de nouveaux pèlerins du Québec et des groupes provenant des diocèses de Chartres et de Tours, sans oublier plusieurs pèlerins internationaux. Enfin, un groupe de plus de 80 jeunes, professeurs et parents du Collège Prytanée, anciennement le Collège Royal de La Flèche, où François de Laval étudia, a aussi fait le voyage.
Parmi les personnalités présentes, on pouvait noter la présence de nombreux évêques participant au Synode sur la famille, du président de la Conférence des évêques catholiques du Canada et évêque de Gatineau Paul-André Durocher, de l’évêque de Trois-Rivières Luc Bouchard, de l’évêque auxiliaire à Québec Denis Grondin, de l’évêque anglican de Québec, le Révérend Dennis Drainville, de la supérieure générale des Ursulines de l’Union canadienne, Sr Louise Gosselin et du supérieur général du Séminaire de Québec, le chanoine Jacques Roberge.
Plusieurs Canadiens, proches de la spiritualité des nouveaux saints, ont également participé à la liturgie. La première lecture en français était lue par Sœur Louise Gosselin, Ursuline, la seconde lecture en anglais par Pauline Amirault, de l’archidiocèse de Halifax.
Voici le texte intégral de l’homélie du Saint Père :
"Nous avons écouté la prophétie d’Isaïe : « Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages… » (Is 25, 8). Ces paroles, pleines de l’espérance de Dieu, indiquent le but, montrent l’avenir vers lequel nous sommes en chemin. Sur cette route, les saints nous précèdent et nous guident. Ces paroles esquissent aussi la vocation des missionnaires.
Les missionnaires sont ceux qui, dociles à l’Esprit Saint, ont le courage de vivre l’Évangile. Et aussi cet Évangile que nous venons d’entendre : « Allez donc aux croisées des chemins » – dit le roi à ses serviteurs (Mt 22, 9). Et les serviteurs sortirent et rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvaient, « les mauvais comme les bons », pour les conduire au banquet des noces du roi (cf. v. 10).
Les missionnaires ont accueilli cet appel : ils sont sortis pour appeler tous les gens, aux carrefours du monde ; et ainsi ils ont fait beaucoup de bien à l’Église, parce que si l’Église s’arrête et se ferme, elle tombe malade, on peut la corrompre, aussi bien par les péchés que par la fausse science séparée de Dieu, qu’est le sécularisme mondain.
Les missionnaires ont tourné leur regard vers le Christ crucifié, ils ont accueilli sa grâce et ils ne l’ont pas gardée pour eux. Comme saint Paul, ils se sont faits tout à tous ; ils ont su vivre dans la pauvreté et dans l’abondance, être rassasiés et souffrir de la faim ; ils pouvaient tout en celui qui leur donnait la force (cf. Ph 4, 12-13). Avec cette force de Dieu, ils ont eu le courage de "sortir" sur les routes du monde mettant leur confiance dans le Seigneur qui appelle.
La mission évangélisatrice de l’Église est essentiellement annonce de l’amour, de la miséricorde et du pardon de Dieu, révélé aux hommes dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Les missionnaires ont servi la mission de l’Église, en rompant le pain de la Parole aux plus petits et aux plus éloignés et en portant à tous le don de l’amour inépuisable, qui jaillit du cœur même du Sauveur.
C’est ainsi que furent saint François de Laval et sainte Marie de l’Incarnation. Je voudrais vous laisser en ce jour, chers pèlerins canadiens, deux conseils, extraits de la Lettre aux Hébreux, qui feront beaucoup de bien à vos communautés.
Le premier est celui-ci : « Souvenez-vous de ceux qui vous ont dirigés : ils vous ont annoncé la parole de Dieu. Méditez sur l’aboutissement de la vie qu’ils ont menée, et imitez leur foi » (13, 7). La mémoire des missionnaires nous soutient au moment où nous faisons l’expérience de la rareté des ouvriers de l’Évangile. Leur exemple nous attire, nous pousse à imiter leur foi. Ce sont des témoignages féconds qui engendrent la vie !
Le second est celui-là : « Souvenez-vous de ces premiers jours où vous veniez de recevoir la lumière du Christ : vous avez soutenu alors le dur combat des souffrances… Ne perdez pas votre assurance ; grâce à elle, vous serez largement récompensés. Car l’endu
rance vous est nécessaire… » (10, 32.35-36). Rendre hommage à qui a souffert pour nous porter l’Évangile signifie livrer nous aussi la bonne bataille de la foi, avec humilité, douceur et miséricorde, dans la vie de chaque jour. Et cela porte du fruit.
En cela se trouve la joie et le mot d’ordre de votre pèlerinage : faire mémoire des témoins, des missionnaires de la foi dans votre terre. Cette mémoire nous soutient toujours sur le chemin vers l’avenir, vers le but, quand « le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages … ».
« Exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés » (Is 25, 9)."