Un rapport clair, constructif, équilibré : le cardinal Peter Erdö ne s’est pas limité à planter le décor du synode qui vient de débuter.
Le primat de Hongrie, rapporteur général du Synode sur la Famille, a posé en ouverture les jalons de la réflexion, suggéré des pistes concrètes. Car, et c’est l’une des nombreuses nouveautés de ce synode, cette synthèse du cardinal Peter Erdö tient compte aussi des interventions que les pères synodaux ont été invités à envoyer à l’avance.
Pour autant, l’issue des débats n’est pas déjà toute tracée, comme on pourrait le redouter. Le Pape François veut un vrai débat. Ce synode en deux étapes devra offrir des lignes pastorales justes, claires et communes afin d’aider ceux qui vivent dans des situations difficiles, en évitant les improvisations d’une pastorale de l’amateurisme. Les questions doctrinales ne seront pas en discussion dans un Synode qui se veut pastoral.
Une chose est sûre : pour affronter correctement les situations pastorales difficiles, l’Église réaffirme en premier lieu la valeur intangible de la vérité de l’indissolubilité du mariage. Concubinage, mariages civils, divorcés remariés, homosexualité, théorie du genre, discrimination à l’encontre des femmes….Il faudra répondre à ces problématiques avec justice et miséricorde en proposant l’Evangile comme un remède sans pour autant réduire la vérité.
Ni catastrophisme, ni soumission au courant dominant
Malgré de nombreuses difficultés, la famille n’est pas un modèle dépassé. Il n’y a donc aucun motif au sein de l’Eglise pour un état d’âme de catastrophe ou d’abdication. Ce Synode ne manquera pas non plus d’analyser les structures de péché hostiles à la famille dans un monde d’inégalité et d’injustice sociale, déterminé presque exclusivement par la finance et la technologie. Une nouvelle culture de la famille peut être le point de départ d’une civilisation humaine renouvelée.
La vaste consultation qui a précédé le synode a été marquée entre autres par une vaste requête de simplification de la pratique canonique des causes matrimoniales. Il semble à beaucoup qu’il faille revoir le caractère obligatoire de la double sentence conforme pour les déclarations de nullité du mariage. Autre point important abordé : la possibilité de re-proposer positivement le message d’Humanae vitae à travers une critique historique adaptée qui sache saisir les facteurs historiques et les préoccupations qui ont présidé à la rédaction du texte de Paul VI.