Peu avant le départ de la manifestation du 5 octobre à Paris, les leaders de la Manif Pour Tous ont rappelé devant la presse les raisons de ce rassemblement.
Pourquoi cette manifestation ? Les responsables de la Manif pour Tous ont tenu un point presse à Paris peu avant le départ du cortège parisien. "Parce que derrière l’arbre de la loi Taubira, il y avait l’adoption, la PMA et la GPA, rappelle Ludovine de la Rochère, présidente du mouvement. Certes ce n’est pas dans la loi, mais c’est dans les faits : il y a des enfants qui, sciemment, sont conçus orphelins de père. La Cour de Cassation a validé cette pratique, conseillant aux tribunaux d’accorder l’adoption plénière. Ces enfants ne sont pas orphelins, mais privés de père. D’autre part, il y a la pratique de la GPA. C’est également toléré, au travers de la circulaire Taubira. Ce que nous dénonçons est d’actualité en France."
Revenant sur les dernières annonces du gouvernement, Ludovine de la Rochère a ajouté que "la déconstruction de la politique familiale est évidemment désastreuse, avec le congé parental divisé par deux sous prétexte d’égalité. On sait très bien que les deux époux ne le prendront pas. Faire des économies comme celle ci est aberrant : une place en crèche coûte plus à une commune par an que le congé parental. La famille est un lieu d’éducation, de solidarité. Si la famille n’a pas les moyens de le faire, cela retombera sur l’Etat.C’est une politique court-termiste. Je trouve désolant que le seul pan de la politique française qui fonctionne soit mis à mal."
Le mouvement est-il soutenu ? Le nombre de manifestants aujourd’hui permettra de mesurer son ampleur dans la rue. Mais, pour sa présidente, "Des millions de Français sont proches de nous, les sondages le montrent, et ils sont de plus en plus nombreux. L’égalité homme-femme, le droit à avoir un père et une mère c’est irremplaçable."
"Nous avions raison, souligne Tugdual Derville. Nous dénonçions dans la loi Taubira un immeuble que l’on nous vendait avec des pièces cachées. Le Mariage pour tous était la façade, de l’immeuble, mais la PMA et la GPA étaient vendues avec l’immeuble, de façon hypocrite et non explicite", a-t-il détaillé, s’élevant contre "la transformation des enfants en objets de contrats". On dit que le mouvement se radicalise ? "Ce mouvement a toujours été paisible mais il est constant. Dans l’histoire de notre République, aucun mouvement social n’a duré aussi longtemps, c’est un mouvement social d’une ampleur qu’aucun parti n’aurait pu rassembler. Mais on se demande si on ne joue pas avec les Français, avec les dernières déclarations de Manuel Valls dans La Croix. C’est un peu comme la vague qui se retire avant le tsunami. Nous demandons que les politiques aient des paroles cohérentes avec leurs actes. Nous demandons une loi qui protège les plus faibles, c’est cela la démocratie. Car l’enfant a été le grand oublié, de toutes ces réformes. La France doit montrer le chemin et non pas suivre une dérive ultra libérale."