C’est son nouveau combat : au tour de la jeune chrétienne de protéger les victimes des persécutions religieuses.
Le calvaire de cette jeune soudanaise de 27 ans avait suscité un tollé international (cf. Aleteia). Condamnée à mort le 15 mai dernier pour apostasie, Meriam Ibrahim est devenue mère dans les geôles soudanaises, dans des conditions inimaginables, avant d’être finalement libérée en juin dernier.
Sans les pressions exercées par la communauté internationale et les organisations des droits de l’homme, elle aurait probablement été pendue, conformément à la sentence prononcée par le tribunal soudanais, qui prévoyait en prime de lui asséner 100 coups de fouet. Pour rappel, Meriam est née d’un père musulman mais d’une mère qui l’a toujours élevée dans la foi chrétienne. Puis elle s’est mariée à un chrétien du Soudan du Sud.
Au juge qui lui intimait l’ordre comminatoire de se convertir à l’islam, celle-ci répondait courageusement qu’elle était chrétienne depuis toujours et qu’elle ne pouvait par conséquent être considérée comme apostate. Mais selon la loi islamique en vigueur au Soudan, la religion de son père impliquait nécessairement qu’elle soit musulmane.
« Ces avertissements du juge m’ont fait comprendre que j’allais être condamnée à mort », raconte Meriam, dans sa première interview, accordée à la chaîne BBC. « Ce n’était pas facile, je ne peux décrire ce que j’ai vécu », ajoute-t-elle.
Sa foi a failli faire d’elle une martyr et pourtant, celle-ci affirme que d’autres personnes au Soudan se trouvent dans situations bien pires que celle qu’elle a subie. « Malheureusement, tout cela se produit dans le cadre de la loi. Au lieu de protéger les gens, la loi leur fait du mal », regrette-t-elle. Sa liberté retrouvée lui a insufflé l’envie de se consacrer désormais aux minorités religieuses victimes de persécutions. Et elle garde en elle l’espoir de pouvoir un jour revoir le Soudan.
À sa sortie de prison au mois de juin dernier, Meriam est demeurée en liberté surveillée à l’ambassade américaine de Khartoum jusqu’au 24 juillet, jour où elle put enfin s’envoler pour Rome. Elle y a rencontré le pape François, qui l’a bénie et remerciée pour son témoignage de foi. Le 2 août dernier, elle a fini par rejoindre les Etats-Unis qui l’ont accueillie en héroïne et combattante de la liberté. Un collectif chrétien évangélique de Washington lui a décerné une récompense, au nom des valeurs qu’elle a défendues au péril de sa vie. « La foi signifie la vie. Si nous n’avons pas la foi, nous ne sommes pas vivants », a-t-elle déclaré ces jours-ci à Fox News, alors qu’on lui demandait si elle avait eu peur de mourir.
ST