Après celle de Gérard Larcher à la présidence du Sénat, l’élection de Bruno Retailleau à la tête du groupe UMP de la Haute Assemblée conforte les opposants au « mariage pour tous ».La nouvelle a surpris l’univers politico-médiatique : le sénateur Bruno Retailleau, président du Conseil général de Vendée, a été élu aujourd’hui président du groupe UMP au Sénat. Il succède ainsi au sénateur-maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, qui ne se représentait pas. Une élection « de sénateur » puisque le président du Conseil général de Vendée a recueilli 79 voix contre 39 pour Roger Karoutchi, et 25 pour Gérard Longuet. On ne glosera pas ici sur le fait que les sénateurs UMP ont de nouveau, après Gérard Larcher, choisi un « filloniste » plutôt qu’un « sarkozyste », mais on remarquera que le président du Sénat comme celui du groupe UMP sont connus pour leur opposition au « mariage pour tous ». Bruno Retailleau est d’ailleurs intervenu publiquement lors de plusieurs Manifs pour tous (notamment celle du 24 mars, ici).
De quoi conforter les manifestants du 5 octobre aux côtés desquels ont déjà promis de défiler deux des candidats à la présidence de l’UMP, Hervé Mariton et Laurent Wauquiez, l’un et l’autre partisans de l’abrogation de la loi Taubira, ainsi que de nombreux élus ou responsables politiques : Jean-Christophe Fromantin, Yannick Moreau, Nicolas Dhuicq, Xavier Bertrand, Guillaume Peltier, Christine Boutin et, côté FN, Gilbert Collard, Marion Maréchal le Pen.
Cela ne suffit pas à masquer l’embarras et les divisions de l’opposition sur la loi Taubira, et le flou qu’a trahi Nicolas Sarkozy en « bottant en touche » sur le sujet lors de l’interview inaugurant son retour en politique (Aleteia). Deux autres concurrents de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon, sont partisans d’en rester au statu quo. Mais la ténacité des opposants à la loi Taubira et l’ampleur des mobilisations -saluées encore tout récemment en Europe par les cardinaux archevêques de Milan et de Vienne (Aleteia)- ont d’ores et déjà eu des effets spectaculaires. D’abord, bien sûr, à gauche, où « l’opposition franche à la loi "sur le mariage pour tous" a frappé la majorité socialiste là où elle ne l’attendait pas» comme le souligne une intéressante analyse des Echos. Une déconvenue que devraient méditer tous ceux qui, à droite (Aleteia), partagent en réalité la même vision libérale-libertaire qui, du « mariage pour tous », conduit inéluctablement à la marchandisation du corps via la PMA et la GPA.