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Un Français parmi les djihadistes de l’Etat islamique les plus recherchés

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Solène Tadié - publié le 01/10/14
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Salim Benghalem, le « bourreau » français, figure en bonne place sur la nouvelle liste noire américaine.
Il est âgé de 34 ans et originaire de Cachan, dans le Val-de-Marne. Salim Benghalem a fait la semaine dernière son entrée dans la nouvelle liste des Specially Designated Global Terrorists, qui répertorie les organisations et acteurs qui constituent la plus grosse menace aux yeux du gouvernement américain. Benghalem est ainsi désigné comme un « extrémiste membre de l’EIIL basé en Syrie, qui effectue des exécutions pour le compte du groupe », précisant que celui-ci est déjà bien connu des services de police en France.

Il a en effet déjà été condamné en 2007 à 11 ans de réclusion pour une affaire de meurtre remontant à 2001. L’affaire en question, qualifiée d’ « embrouille de cité », avait causé la mort violente d’un jeune homme de 24 ans qui avait tout de même reçu sept décharges de chevrotine dans la tête, tandis que son frère était blessé aux deux jambes. C’est l’acolyte de Benghalem, Kamel Guentari, qui avait tué la victime. Les deux hommes avaient ensuite fui en Algérie, avant de décider de se rendre à la police un an plus tard.
La préméditation n’ayant pas été retenue, Salim Benghalem n’avait écopé "que" d’une peine de onze années de prison  -au lieu des 18 requises par l’avocat général. Mais il avait été placé en liberté conditionnelle peu de temps après pour « bonne conduite » et pour son « repentir », rapporte Le Point. Résultat :  il est en liberté depuis 2010.
 
Le déclic islamiste en prison
C’est pourtant en prison que son basculement dans l’islam radical se serait amorcé, alors qu’il partageait sa cellule avec Mohamed El Ayouni, qui est allé combattre en Irak. D’après Le Monde, Salim Benghalem a, à sa sortie de prison en 2010,  préparé avec des complices l’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem (l’un des auteurs de la vague d’attentats islamistes en 1995 en France). Il est interpellé le 6 juillet 2010 par la police, qui le relâchera deux jours plus tard, faute de preuves. Benghalem partira pour la Syrie en 2012, laissant derrière lui sa femme et ses deux enfants en bas âge.
En 2013, son nom était encore cité dans une enquête antiterroriste qui avait débouché sur le démantèlement d’une filière djihadiste dans le Val-de-Marne. Une source proche du dossier a indiqué qu’il aurait pris une part active aux combats en Syrie, et qu’il se serait porté volontaire il y a environ un an pour accomplir une opération suicide.
 
Dans le viseur des Américains
Il se trouve actuellement sous mandat d’arrêt international et sera désormais soumis par les autorités américaines à une série d’interdictions : ses possessions présentes ou futures seront saisies et toute personne qui lui viendrait en aide – de quelque manière que ce soit – pourrait être poursuivie pour assistance à une entreprise terroriste, indique Big Browser.
 
Cette apparition sur la liste noire du département d’Etat américain a « sidéré » son avocat de l’époque, Me Forster, qui a affirmé sur Europe 1 que son client « n’avait aucun discours particulièrement religieux ». Mais à en juger par les cas similaires que nous connaissons en France, il est clair que le radicalisme religieux – qu’il soit naissant ou mûri – n’est jamais ouvertement affiché, le cas de Mohamed Merah étant le plus édifiant à cet égard.  

Plusieurs commentateurs s’interrogent néanmoins sur ce qui a plus concrètement poussé les Etats-Unis à intégrer Benghalem à cette nouvelle liste, qui ne comprend que neuf autres individus et deux groupes. Cette dernière, qui le qualifie de « bourreau », ne fournit pas d’éléments précis permettant de le placer à un niveau de dangerosité supérieur à celui de ses camarades, qui ne semblent pas en reste en matière de barbarie et d’exécutions.
 
Les douze nouveaux figurants des Specially Designated Global Terrorists sont tous rattachés plus ou moins directement à l’Etat islamique : il s’agit pour beaucoup de syriens radicalisés, de djihadistes russes et tchétchènes ou encore de Marocains opérant dans les villes d’Alep et de Raqqa en Syrie.

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