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Irak : les islamistes détruisent une église du VIIe siècle

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Sylvain Dorient - publié le 30/09/14
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Dans la ville irakienne de Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad, l’EI a détruit « l’église verte », ancien et imposant symbole de la présence chrétienne au Moyen Orient.
Ils l’ont détruite au nom de la pureté de l’Islam… L’église verte n’a pas été la seule à tomber sous les coups du prétendu « État Islamique », qui met systématiquement à bas tous les symboles qui ne correspondent pas à sa version de l’Islam. Un sanctuaire musulman, la mosquée d’Al-Arbaïn, connue pour être le lieu de sépulture de 40 figures de l’islam, dont des compagnons du prophète Mahomet, a elle aussi été détruite.
 
Ces destructions font inévitablement penser à celles des statues bouddhistes perpétrées en 2001 par les Talibans en Afghanistan, ou à celle de Tombouctou, en juillet 2012, quand plusieurs édifices religieux qui venaient d’être classés comme « patrimoine en péril » par l’UNESO avaient été dynamités. Dans les deux cas, c’est une théologie sunnite radicale qui a servi à justifier ces destructions, explique Roland Marchal, chargé de recherche au CNRS et spécialiste de l’islam africain dans La Tribune de Genève.
Dans le sunnisme la représentation de Dieu est très strictement interdite, car elle causerait l’idolâtrie. Mais l’État Islamique va bien plus loin en interdisant toute sacralisation des objets. Il a été jusqu’à menacer via son compte Twitter, suspendu depuis, « de détruire la Kaaba », la Pierre noire que vont toucher les musulmans au terme de leurs pèlerinage vers la Mecque. Selon l’ EI, les pèlerins se bousculant pour toucher ces morceaux de pierres au lieu d’adorer Dieu, il faudrait les détruire pour purifier les croyances des musulmans.
 
Cette version rigoriste de l’Islam aura cette fois entraîné la destruction d’une église qui avait traversé 1300 ans d’une histoire mouvementée. Elle était considérée comme la plus belle et la plus célèbre de la ville. Elle fut bâtie par le Métropolite de Tikrit, Dinkha II, et s’appelait l’église Saint Ahoadamah, en souvenir du Patriarche assassiné par le roi persan Khosrow I. En 1089, sa destruction fut ordonnée par le gouverneur musulman de la ville, mais elle fut restaurée par les Assyriens chrétiens. En 1394, les Assyriens s’y réfugièrent durant l’invasion de la ville par les Mongols. Ils y furent assassinés par l’armée du sinistre Tamerlan, qui édifia deux minarets et trois dômes avec les têtes des chrétiens massacrés. L’église fut ensuite restaurée dans les années 90, sous la présidence de Saddam Hussein. 
 

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