A l’approche du 1er octobre, anniversaire de la Chine communiste, l’île durcit son bras de fer avec Pékin pour préserver ses libertés démocratiques. Déjà une semaine de grève et de manifestations, étudiants en tête.
Une grève étudiante massive se poursuit depuis le lundi 22 septembre à Hong Kong. Elle s’inscrit dans la mouvance du mouvement pro-démocratie Occupy Central («Occupy Central with love and peace» : «Occupons Central avec paix et amour») qui vise à paralyser pacifiquement le quartier d’affaires de Hongkong si Pékin ne renonce pas à « étouffer la démocratie » dans l’ancienne colonie britannique.
Des milliers d’étudiants manifestent depuis une semaine, soutenus par plusieurs centaines d’enseignants, d’intellectuels et de militants. « En tant qu’enseignants et en tant que citoyens, nous sommes peinés et scandalisés de voir le processus démocratique à Hongkong étouffé et réprimé », écrivent les universitaires (voir sur Eglises d’Asie). En marge des manifestations, toute la semaine a été ponctuée par des concerts, des tables-rondes, des projections et plus de 80 conférences publiques, dont l’une donnée par l’évêque émérite de Hongkong, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, qui soutient haut et fort le mouvement depuis ses débuts.
Etant finalement parvenus à occuper Central, le quartier des affaires, les manifestants ont été « littéralement bombardés de gaz lacrymogènes … incitant nombre d’habitants à descendre eux aussi dans la rue afin de manifester leur soutien», rapportait dimanche 28 septembre le correspondant de Libération. Pour éviter une escalade de violences policières, le mouvement «Occupy Central» a fini par ordonner la dispersion, tard dans la nuit, en annonçant que le « combat pour la démocratie » allait se poursuivre. «Nous ne voulons pas qu’il y ait de blessés ou de morts. Une victoire avec des vies sacrifiées n’est pas une victoire», avait averti le cardinal Zen. Néanmoins, plusieurs artères du quartier des affaires de Hong Kong et de Kowloon étaient toujours bloquées ce matin, « notamment les environs des bâtiments abritant le siège du gouvernement et du conseil législatif de Hong Kong, dont les cadres sont soupçonnés d’avoir fait allégeance à Pékin » rapportent Les Echos.
Les habitants de Hong Kong protestent contre l’annonce faite le 31 août par Pékin que les candidats à l’élection du chef de l’exécutif de Hong Kong au suffrage universel en 2017 ne pourraient être que trois, dûment sélectionnés par un comité électoral, parmi les « fervents patriotes », respectueux de « l’unité du territoire chinois » et de la ligne établie par le gouvernement communiste. On connaît la chanson…