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Irak : La France détiendrait-elle la bonne stratégie contre l’État Islamique ?

An Afghan policeman and French military policeman from joint force patrol around compounds during their mission March 14. (Photo by ISAF Public Affair Office, Maitre Christian Valverde, French Navy- 120314-FRAN-6980V-245).

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Sylvain Dorient - publié le 26/09/14
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Partant de la réussite de l’intervention au Mali, Christopher S. Chivvis suggère à la coalition de s’en inspirer.
Il est rare d’entendre ou lire des louanges sur les interventions françaises… Pourtant, un spécialiste anglo-saxon des questions militaires et de sécurité souligne sur Internet le travail de l’armée française au Mali contre Al Qaeda. Tout d’abord, les soldats tricolores ont démontré qu’une armée moderne pouvait vaincre des insurgés s’essayant à la guerre conventionnelle : ils ont tué des centaines de djihadistes et détruits leurs infrastructures.

Une action conjointe des forces spéciales et de l’aviation a permis de déstabiliser l’ennemi, mais l’appui des forces spéciales au sol s’est révélé indispensable. Elles ont repris le contrôle des villes, repoussant leurs adversaires dans le désert avant de ratisser systématiquement leurs caches le long de la frontière algérienne. Enfin, les gains obtenus par l’armée française ont été conservés grâce à une force internationale,  ce qui lui a laissé les mains libres pour concentrer ses ressources ailleurs. Enfin, dès le début des opérations, l’état-major avait conscience de devoir mener une guerre longue et ne s’est pas trompé sur la valeur des éphémères succès initiaux. « Le fait qu’il y ait encore un contingent français sur place ne signifie pas que la stratégie a échoué », explique-t-il.
 
Une belle réussite, donc, mais prévient le spécialiste, le problème posé par l’État Islamique est certainement plus complexe. Bien qu’il ne rentre pas dans les détails, on peut déjà relever une différence de taille : l’attitude de la population vis-à-vis de la Coalition. La France est venu au Mali à la demande du gouvernement malien et a étroitement collaboré avec les forces africaines pour expulser les terroristes. Dans le cas de l’ÉI, les choses sont différentes. Les gouvernements irakiens et syriens s’accordent à accepter un appui aérien contre les djihadistes, mais la Coalition peut difficilement coopérer avec les forces de Bachar Al-Assad un an après avoir menacé de les bombarder. Elle ne peut pas non plus simplement ignorer l’armée syrienne aguerrie par trois ans de combats. Une autre différence de taille, c’est que les Irakiens comme les Syriens sont dans leur ensemble extrêmement méfiants à l’égard de toute intervention dirigée par les Etats-Unis qu’ils voient comme la marionnette d’Israël. L’appui de la population sera donc loin d’être acquis ; la coopération avec les forces régulières sur place pourrait être la clé d’une réussite « à la française ».
 
Pour conclure quant aux différences de situation entre Irak et Mali, tant que l’ÉI disposera de ressources financières aussi colossales, notamment à cause du pétrole qu’il revend à bas prix, il sera difficile à vaincre. Son argent ne lui permet pas seulement d’acheter des armes, c’est son premier argument de recrutement sur le terrain. 

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