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Syrie : la France responsable ou coupable ?

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Sylvain Dorient - publié le 25/09/14
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La guerre dure depuis trois ans en Syrie, alimentée par des livraisons d’armes et d’argent de l’étranger. La diplomatie française a sa part de responsabilité dans ce chaos qui ne finit pas.Oui ou non, la France a-t-elle armé les djihadistes que nous devons à présent combattre ? L'affirmation de certains a été démentie, par exemple via les images de Désintox, l’émission d’Arte chargée de traquer les contre-vérités émises par les hommes politiques. La minute et demi de cette micro émission –drôle et plutôt bien réussie d’ailleurs – démontrerait que c'est faux, la France ayant armé non pas les djihadistes mais les membres de l’Armée Syrienne Libre… Mais est-on absolument certain que l’ASL soit bien ce qu’elle prétend être, à savoir une armée cherchant à renverser un tyran pour mettre en place la démocratie ?
 
Dans des articles précédents parus sur Aleteia, nous avons souvent souligné le fait que de nombreux membres de l’ASL avaient rejoint le front Al Nosra, filiale d’Al Quaeda. A l’égard de ce groupe de djihadistes, la position française est ambiguë. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, s’était opposé à ce qu’ils soient classés parmi les organistations terroristes par les Etats-Unis, affirmant qu’ils « faisaient du bon boulot en Syrie ». De là à dire que la France les a directement soutenus, il y a un pas pour l’heure impossible à franchir, faute de preuves. En revanche, on peut affirmer que de nombreux soldats de l’ASL, armés par la France, ont rejoint Al Nosra.
 
Quant aux fidèles de l’ASL elle-même, peut-on dire qu’il s’agisse réellement de combattants de la liberté, affrontant la tyrannie ? Force est de constater que, sur le terrain, ils se sont rapidement mis à dos la population. « Lorsque l’Armée Syrienne Libre prend le contrôle d’une zone, de 70 à 80% des habitants choisissent de la quitter pour rejoindre les zones contrôlées par l’armée régulière » écrit Issa Touma un habitant d’Alep, ville syrienne qui demeure au cœur des conflits.
 
Il s’interroge sur le mythe officiel d’un « camp du mal » dirigé par Assad contre le « camp du bien », régit par la fameuse ASL : « Comment se fait-il que les Syriens n’aient pas rejoint en masse les zones « libérées » par l’ASL ? » La réponse, selon lui, c’est que les rebelles syriens ont toujours été des djihadistes. Pour les avoir vus sous ses fenêtres en 2012, à l’époque où ils contrôlaient la majeur partie d’Alep, il constate qu’au bout de quelques jours de « libération », les djihadistes organisent la vie dans la ville, imposant leurs règles. « L’Occident, se désole-t-il, ne soutient pas la Syrie laïque, c’est pour cela que les Syriens haïssent désormais encore plus l’Occident qu'Assad ».  

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