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Ukraine : le récit des prêtres enlevés

UKRAINE, Donetsk : Pro-Russian militants block the road behind Dutch and Australian forensic teams on their way to the crash site of the Malaysia Airlines flight MH17 on July 28, 2014 in Donetsk. Dutch and Australian forensic investigators turned back on their way to the MH17 crash site on July 28, after "explosions" in the area, a government spokeswoman in The Hague said. AFP PHOTO/ BULENT KILIC

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Entre juillet et août 2014, trois prêtres ont été enlevés en Ukraine pendant plusieurs jours. Ils racontent à l’AED leur captivité.« Je pense que mes ravisseurs me surveillaient déjà depuis un certain temps, parce qu’ils avaient beaucoup d’informations sur moi et sur mes paroissiens. » Le Père Sergueï, l’un des trois prêtres enlevés en Ukraine entre juillet et août, raconte à l’Aide à l’Église en Détresse ses douze jours de captivité. Ce prêtre gréco-catholique, membre de l’Exarchat archiépiscopal catholique ukrainien de Donetsk, a été enlevé à la fin du mois de juillet, alors qu’il conduisait sa voiture.
 
« Trois hommes de l’armée de la Nouvelle Russie sont sortis d’une voiture située à côté de la mienne. J’ai tout de suite réalisé que c’est moi qu’ils voulaient. Ils m’ont obligé à monter dans leur voiture, puis ils m’ont endormi avec une éponge imbibée de chloroforme. » Quand le Père Sergueï s’est réveillé, ses ravisseurs lui ont expliqué quelle était sa « faute » : faire partie des promoteurs d’une journée de prière pour la paix et l’unité de l’Ukraine. Une prière contre la Nouvelle Russie. « Si en 1942 quelqu’un avait prié pour l’Union soviétique à Berlin, qu’auraient fait les allemands ? »
 
Les ravisseurs ont plusieurs fois menacé le prêtre de le fusiller. « Ils me disaient de prier parce que ma dernière heure était venue – raconte le prêtre – puis ils tiraient en l’air ». Le Père Sergueï n’a pas été torturé, mais il a été privé de l’insuline nécessaire au contrôle de son diabète. « Au fil des jours, ma situation se détériorait, et je les ai suppliés de me donner mes médicaments. » Après une semaine de captivité, les ravisseurs ont été rejoints par un homme au fort accent moscovite – contrairement aux autres ravisseurs qui étaient clairement de Donetsk. Il a interrogé le prêtre pendant quatre jours consécutifs. À son douzième jour de séquestration, le Père Sergueï a eu les yeux bandés et on l’a fait monter dans une voiture. Il était convaincu qu’il allait bientôt être tué, mais après un court trajet, ses ravisseurs l’ont laissé seul. Il a attendu quelques heures, avant de réalisé qu’il était enfin libre.
 
« J’ai vécu des moments dramatiques, mais j’ai toujours trouvé force dans la prière – témoigne-t-il. Quand ma tension artérielle augmentait à cause du manque de médicaments, je commençais à réciter le chapelet. Et comme par miracle, mon cœur recommençait à battre plus lentement. »
 
Don Victor, prêtre catholique du diocèse de Kharkiv-Zaporijia, a été enlevé dans des circonstances similaires. « Quelques hommes de l’armée de la Nouvelle Russie m’ont arrêté à un poste de contrôle – raconte-t-il à l’AED. Après avoir vu mes papiers, ils m’ont demandé de les suivre pour un bref examen, mais je n’ai été libéré que onze jours plus tard ». Il a lui aussi subi plusieurs interrogatoires et ses ravisseurs lui ont fait croire plus d’une fois qu’il allait être fusillé.
 
La petite pièce dans laquelle il a été prisonnier a vu se succéder plus de 50 autres otages auxquels Don Victor a pu fournir une assistance spirituelle. Le troisième prêtre enlevé, le Père Pavel, est polonais et travaillait au Kazakhstan. Il était en Ukraine pour participer à la journée de prière pour la paix.

Texte publié sur le site de l’Aide à l’Eglise en Détresse.

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