Son nom ne fera pas la Une des journaux : il était juste chrétien et irakien. Mais il a préféré mourir plutôt que de renier sa foi.
Qui est vraiment prêt à mourir pour sa foi ? Lui l’aura été. Il n’était ni journaliste, ni otage, ni américain. Il était juste chrétien et Irakien. Du coup, son nom, comme celui de milliers d’autres, ne figurera pas à la Une de tous les médias de la planète. Pour le patriarche Chaldéen, Salem Matti Kourk est "un martyr de plus, une nouvelle victime de la folie extrémiste." Il faut retenir son nom, et prier pour lui et ses proches.
Les semaines passent et la situation des centaines de milliers de réfugiés ne s’améliore en rien, notamment à Erbil, au Kurdistan irakien. Hors des zones encore protégées des fanatiques islamistes par les lignes de défense kurde, les persécutions et les meurtres se poursuivent. Ainsi, AsiaNews dévoilait il y a peu qu’un chrétien caché chez lui depuis plusieurs semaines avait été torturé et tué par les combattants de l’Etat Islamique pour avoir refusé de se convertir à l’Islam.
Quel intérêt, pourtant : quelle serait la valeur d’une conversion forcée, sous la menace ou sous la torture ? A quoi bon infliger cela aux chrétiens d’Irak, sinon au nom d’un fanatisme aveugle ? Pendant plus de trois semaines, selon les informations d’Asianews, Salem Matti Kourk s’était caché chez lui, à Bartala, une ville majoritairement Syriaque dans la plaine de Ninive. Cet homme de 43 ans faisait partie, selon des sources proches du patriarche de Chaldée d’un groupe qui n’avait pas fui la ville devant l’arrivée des combattants islamistes. Selon des témoins de la scène, à court d’eau et de nourriture, Salem Matti Kourk a malheureusement dû sortir, et a alors été capturé par les militants de l’Etat Islamique, qui l’on battu à mort avant de laisser son corps dans la rue, faute d’avoir obtenu de lui qu’il renonce à sa foi.
C’est devant l’église de la Vierge Marie que Salem Matti Kourk a été arrêté à un point de contrôle de l’EI, dans le centre de la ville. C’est aussi là qu’il a été battu à mort, les djihadistes ayant essayé de le convertir de force. Quelques heures plus tard, des habitants auraient récupéré son corps et l’auraient inhumé.
Un service funéraire à la mémoire de ce nouveau martyr se déroulera vendredi 5 septembre à l’église orthodoxe syriaque Oum El Nour, à Ankawa, dans la banlieue d’Erbil, au Kurdistan irakien.