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Mgr Aillet : “Aujourd’hui, l’intérêt communautariste, partisan, privé ou personnel l’emporte dans la vie politique française”

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aleteia - publié le 29/08/14
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Pour Mgr Aillet, la France traverse une crise politique grave, dont elle ne peut sortir que si ceux qui sont aux commandes acceptent d’écouter les Français.La politique, qui, comme disent les Papes, est une forme éminente de la charité, doit avoir pour objectif le bien commun, et non l’intérêt partisan ou privé. Alors que le chômage est encore en hausse, que 8 français sur 10 ne font pas confiance à la politique économique du gouvernement (cf. sondage d’Odoxa pour Le Parisien) et que 63% des sondés sont favorables à une dissolution de l’Assemblée nationale, l’évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, n’a pas hésité à livrer à Radio Vatican, sans langue de bois, son analyse de la crise politique que traverse actuellement la France.

« Le changement de gouvernement ne change pas grand-chose sur ce désamour, ou cette défiance de la société française par rapport au gouvernement actuel, qui d’ailleurs ne change pas de cap, malgré cette « descente aux enfers » des sondages permanente depuis deux ans et demi. On a aussi l’impression que les problèmes de carrière au sein de ce gouvernement l’emportent sur l’intérêt général. Il y a un cap qui est suivi sur lequel on s’obstine, alors que la situation économique, comme on le voit, continue à être dans le rouge, sans beaucoup de perspective d’avenir. J’ai l’impression qu’il y a une sorte de déconnexion de ceux qui nous gouvernent, par rapport à la société civile."

"Dans ce nouveau gouvernement Valls, Mme Taubira, ministre de la justice, responsable de cette loi Taubira qui a profondément divisé la société française, reste en place, avec ce qui se profile, à partir de sa circulaire, concernant la GPA et la PMA. D’autre part, Mme Najat Vallaud-Belkacem, qui était la promotrice des ABC de l’égalité, au nom de la théorie du Genre et qui a dit, en prenant son ministère, que sa première préoccupation, ce n’est pas l’instruction des français, mais c’est l’égalité, devient ministre de l’éducation… Je crois que là, il y a quelque chose qui peut exacerber l’inquiétude des Français."
"Aujourd’hui, c’est manifeste, on assiste à une crise de régime, une crise profonde de la politique française. Pour qu’on arrive aujourd’hui à de tels couacs au sein d’un gouvernement qui n’a pas cinq mois d’existence, et qui était apparemment très prometteur, puisque M. Valls pouvait se targuer de plus de 50% d’opinions favorables, c’est manifeste qu’il n’a pas été capable, non seulement de tenir sa côte de popularité mais en plus de tenir la cohésion de son gouvernement. On a l’impression qu’au sein même de la majorité, un certain nombre veulent quitter le navire pour ne pas couler avec… Je crois qu’il y a une vraie crise, qui peut-être, d’une manière plus générale encore, est une vraie crise de la politique en France, de l’engagement politique. La politique, c’est, comme disent les papes, une forme éminente de la charité, qui ne doit avoir comme seule objectif que le bien commun, [c'est-à-dire] le bien que l’on recherche tous en commun, qui garantit la dignité de toute personne, sans exception, à commencer par le plus petit et le plus faible."

"Aujourd’hui, on a l’impression que c’est l’intérêt communautariste, l’intérêt partisan, l’intérêt privé ou personnel, qui l’emporte dans la vie politique française ; et on à l’impression quand même qu’il y a eu, à travers les mouvements sociétaux d’il y a un peu plus d’un an, un réveil de la société civile. Je pense que ce pourrait être un rééquilibrage des pouvoirs aussi au sein de la société française.
Pour restaurer le lien de confiance entre la société française et les politiques, il faudrait que ceux-ci soient un petit peu plus à l’écoute des Français ! Je reviens sur ce grand mouvement de 2013 : quand plus d’un million de personnes descendent dans la rue, non pas au non de revendications catégorielles, mais au nom du bien commun, alors qu’ils n’ont pas un intérêt immédiat et que cela supposait beaucoup de sacrifice(s), beaucoup d’engagement, d’une manière qui n’était pas passionnelle mais extrêmement pacifique, et qui n’était pas tournée vers la discrimination ou la condamnation de telle ou telle personne, mais sur un principe de société, sur laquelle la cohésion sociale est fondée, comme la filiation, en particulier, je pense que cela devrait attirer l’attention des politiques. »

 

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