L’Eglise ne s’avoue pas vaincue en Irak. Une Eglise vivante, qui continue à administrer les sacrements, forme les futurs prêtres, accueille ses frères persécutés qui ont tout perdu…
En Irak, à l’heure actuelle, être chrétien fait de vous une cible potentiel pour l’Etat islamique. On ne compte plus les persécutions, les morts et les milliers de déplacés. Et beaucoup de peur. Beaucoup de peur face à la barbarie et à la possibilité que ceux qui veulent les tuer continuent à progresser en toute impunité sans que personne n’intervienne pour les protéger.
Mais dans cette terrible situation, se renforce par ailleurs la foi d’un peuple pour qui être chrétien est bien plus qu’une simple appellation. Une situation qui suscite aussi une communion plus étroite entre les chrétiens eux-mêmes, et dans laquelle les communautés locales et les paroisses accueillent leurs frères persécutés, qui ont tout perdu. Un appel à la charité.
Mais, au milieu de tant d’images de barbarie, de vidéos de décapitations, de crucifixions et d’exécutions, apparaissent aussi des images d’espérance. Il y a de la lumière en Irak, beaucoup de lumière encore, malgré la haine de l’Etat islamique.
Et, comme exemple de cette lumière, voici la photographie publiée il y a quelques jours par le portail de l’Eglise chaldéenne : belle image de 38 enfants assyriens faisant leur Première Communion dans la ville de Kirkouk, située dans le nord de l’Irak, précisément là où les jihadistes tentent d’intensifier leur progression dans le pays. De même, les futurs prêtres continuent leur formation et, en dépit de la situation vécue au cours des derniers jours, ont été ordonnés diacres et, pour certains d’entre eux, admis au lectorat. L’Eglise est toujours vivante, bien vivante, dans ce pays de guerre.
On n’observe pas cette force de l’Eglise seulement dans l’administration des sacrements et dans les églises pleines de fidèles qui vont à la messe. Mais aussi dans tout le mal qu’ils se donnent pour accueillir et installer les réfugiés. Les bénévoles qui rassemblent l’aide et la distribuent à tous ceux qui arrivent totalement épuisés. C’est le cas, par exemple, de la paroisse de Souleimaniye ou Sulaymaniya où les prêtres et des paroissiens ont accueilli près de 400 familles. Tous ont été répartis dans des écoles catholiques de la région, dans les églises, dans les maisons… partout où ils peuvent recouvrer la dignité qu’on a essayé de leur arracher, en même temps que la vie.
Voici quelques photos que l’Eglise chaldéenne publie sur l’accueil réservé à leurs frères persécutés, à Suleimaniya :
Voici d’autres photos prises du portail de l’église catholique chaldéenne au cours de la fête de l’Assomption à Kirkouk:
Article initialement publié par Religión en Libertad
Traduit par Elisabeth de Lavigne