Bien que peu relayées dans les médias, les condamnations par les autorités musulmanes des atrocités perpétrées par l’EI se multiplient.
Après l’appel du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux adressé le 12 août dernier à tous les chefs religieux – en particulier musulmans – afin que ceux-ci condamnent de façon unanime les crimes des jihadistes (cf Aleteia), le site SaphirNews a notamment entrepris de répertorier les différentes réactions de chefs et communautés musulmans à travers le monde.
Des condamnations internationales
Parmi les déclarations internationales les plus significatives sur l’éviction des chrétiens d’Irak par les islamistes de l’EI, celles de l’Organisation de la coopération islamique, et en particulier de l’Union internationale des savants musulmans ont eu des échos tels que le site Internet de ces derniers a été piraté par des sympathisants de l’EI pour avoir qualifié « l’expulsion forcée des frères chrétiens d’Irak de leurs maisons, leurs villes et leurs provinces » d’« actes qui violent les lois islamiques, la conscience islamique », appelant l’EI à réparer en permettant aux chrétiens, « fils natifs d’Irak et non des intrus » de rentrer chez eux. L’OCI s’est quant à elle dite prête à « apporter l’assistance humanitaire nécessaire » aux déplacés.
Le jour même de l’appel émis par le Vatican, le grand mufti d’Egypte, Shawki Allam, s’est montré formel en déclarant qu’un « groupe extrémiste et sanglant » tel que l’EI était « un danger pour l’islam et les musulmans, qui nuit à leur image en même temps qu’il verse le sang et répand la corruption », tandis que le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) considère l’EI comme étant «non islamique et moralement répugnant ».
Cette vidéo enregistrée par des imams britanniques – dès le 11 juillet dernier – en réaction à la recrudescence des départs de jeunes musulmans pour rejoindre les troupes de l’EI est également notable :
A noter également que l’Indonésie, qui concentre 10% des musulmans du monde entier, a rendu illégal tout soutien à l’EI, précisant que toute personne qui irait rejoindre les rangs des djihadistes serait déchue de sa citoyenneté (cf. Aleteia).
En France
Bien qu’il n’y ait pas eu de grand relais médiatique dans l’Hexagone, plusieurs associations ont fait connaître leur consternation, appelant même – dans les cas du Rassemblement des musulmans de France et de la Fédération musulmane de Gironde – la communauté internationale à « intervenir le plus rapidement et le plus efficacement possible pour mettre fin à cette injustice ». L‘Association islamique de l’ouest de la France (AIOF) a en outre pris part le 27 juillet dernier à un «rassemblement pour dénoncer les exactions commises contre les chrétiens d’Irak au nom d’un califat bidon ».
Enfin, tout récemment, la Mosquée de Paris a condamné de la manière la plus ferme "les persécutions dont sont victimes les chrétiens d’Orient fidèles à l’Eglise chaldéenne et les Yézidis, composantes importantes du Peuple irakien."
"L’Islam dans sa tolérance théologique et historique ne saurait servir de prétexte aux auteurs de ces exactions. Ces groupes armés des plus fanatisés qui, par leur fanatisme, leur intolérance et leur mépris de la vie humaine, s’éloignent du Message du Prophète Mohamed (saws), a souligné Dalil Boubakeur, Recteur de l’Institut Musulman de la Mosquée de Paris. Nous appelons la communauté internationale et tous les hommes épris de paix et de tolérance à faire pression pour que cessent ces pratiques contraires à la morale religieuse telle que prônée par l’Islam."
ST