Face à l’ampleur et à la gravité de la situation, l’OMS a permis l’emploi de traitements expérimentaux sur quelques sujets au Libéria.
Face à l’ampleur et à l’urgence de la situation en Afrique de l’Ouest, les Etats-Unis ont finalement décidé d’envoyer le sérum expérimental connu sous le nom de «ZMapp» au Libéria, après avoir préalablement refusé de le délivrer, le président Obama ayant jugé “prématuré” l’usage de ce traitement qui n’a pas encore été homologué. Un autre traitement canadien appelé «TKM-Ebola » a été partiellement autorisé l’agence sanitaire américaine.
Ces décisions interviennent au lendemain de la convocation d’un comité d’experts pour aborder ces questions d’éthique médicale, dans le contexte actuel de la flambée du virus, donnant ainsi lieu à l’approbation par le comité de l’usage de traitements non homologués, précisant dans un communiqué publié sur le site de l’OMS que «des principes éthiques devront guider la fourniture de ces interventions, dont notamment la transparence de tous les aspects des soins, le consentement éclairé, la liberté de choix, la confidentialité, le respect de la personne, la préservation de la dignité et l’implication de la communauté».
Le «Zmapp», développé dans un laboratoire privé aux Etats-Unis et dont toutes les doses disponibles ont été envoyés gratuitement au Libéria, a pour l’heure été administré à deux Américains atteints du virus, ainsi qu’au prêtre espagnol Miguel Parajes rapatrié en urgence à Madrid la semaine dernière (cf. Aleteia). Si le prêtre est hélas décédé mardi, les deux autres patients ont bien réagi à l’anticorps expérimental.
Le Canada a en outre annoncé mardi soir le don à l’Organisation Mondiale de la Santé de 800 à 1000 doses d’un autre vaccin expérimental développé dans ses laboratoires publics, qui a jusqu’alors démontré son efficacité sur les animaux, mais qui n’a pas encore été testé sur des être humains.
D’après le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé, Ebola avait fait 1013 morts en Afrique de l’Ouest, dont 323 au Liberia en date du 9 août. La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf a ainsi annoncé lundi la mise en quarantaine de la province de Lofa, la troisième région concernée par cette mesure exceptionnelle: «désormais, personne n’entrera de Lofa, personne n’en sortira. Nous voulons protéger les populations non encore affectées» par l’épidémie, a-t-elle déclaré dans un message à la Nation diffusée à la radio.
Si tous les pays d’Afrique de l’Ouest sont frappés par le fléau, la situation est particulièrement tragique au Libéria, dont plusieurs villages sont entièrement sinistrés. Dans le village de Ballajah, près de la frontière avec la Sierra Leone, une mère et sa fille ont été cruellement barricadées par les villageois et abandonnées sans eau ni nourriture jusqu’à leur décès, après que les autorités sanitaires les ont déclarées atteintes du virus Ebola.
Les habitants du village ont quant à eux déserté, cherchant refuge dans les territoires voisins qui les ont à leur tour rejetés, étant eux-mêmes terrifiés par le virus. Les habitants de Ballajah ont ainsi dû se résoudre à se réfugier et à demeurer dans la forêt.
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