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Le Liban rattrapé par la tourmente islamiste

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L'Orient Le Jour - publié le 06/08/14
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Après la Syrie et l’Irak, c’est au tour du Liban d’être victime des attaques des jihadistes de l’Etat Islamique, mais aussi du front Al Nusra.
Le Liban aura finalement été rattrapé par les conflits syriens et irakiens, lui qui accueillait déjà de nombreux réfugiés ayant fui des mois de combats en Syrie. Après cinq jours de combats dans la région d’Ersal, le bilan est déjà lourd pour l’armée libanaise : pas moins de 16 soldats tués, 86 blessés et plus de 40 disparus, contre des dizaines de jihadistes sunnites tués. Le 4 août dernier, dix soldats libanais avaient été tués dans des accrochages à Ersal.

Il semble que l’arrestation, apparemment sur dénonciation, d’un membre syrien d’Al Qaeda au Liban, affilié au front Al Nusra mais ayant récemment rejoint les rangs de l’Etat Islamique, Imad Ahmed Jumaa, ait contribué à mettre le feu aux poudres. Lors d’une conférence de presse télévisée à Beyrouth, le chef des armées libanais, le général Jean Kahwaji a cependant affirmé que "cette attaque terroriste n’est ni un coup de chance, ni un hasard. Elle a été planifiée, longtemps à l’avance, en attendant le moment approprié, qui correspondait à ces dernières 48 heures." Alors que le Liban est toujours sans président, le premier ministre, Tammam Salam, a condamné l’assaut contre Ersal comme "une atteinte flagrante à l’Etat libanais et aux forces armées libanaises". Il a appelé "toutes les forces politiques à faire preuve de sagesse et de responsabilité, de faire tous les efforts possibles pour protéger le Liban et le mettre à l’abri des dangers qui l’enserrent."

Ersal, une ville fantôme et bombardée
Selon L’Orient Le Jour, "en quelques jours, la ville est devenue une ville-fantôme où plus personne n’ose circuler, voire même tenter d’en sortir, et la journée d’hier a été particulièrement difficile." On le sait peu, mais cette ville d’environ 40 000 habitants a vu sa population multipliée par cinq, avec l’accueil de 170 000 réfugiés syriens ayant fui les combats. Tout près d’Esral, l’armée libanaise est depuis six jours aux prises à la fois avec les combattants islamistes de l’EEIL, venus d’Irak, et ceux du front al-Nosra, venus de Syrie. Alors que la ville est en état de siège, prise entre les feux de l’armée et ceux des islamistes, les franc-tireurs ne font pas de quartier, et les provisions s’épuisent. Au soir du 6 août, un cessez-le-feu de 24 heures avait été décidé entre les belligérants, afin que des ambulances de la Croix-Rouge libanaise évacuent les blessés de la ville. Mais les dissensions entre les groupes islamistes auraient interrompu cette trêve humanitaire.

Accélérer les livraisons d’armes françaises
Le général Kahwagi, a demandé "d’accélérer la fourniture d’aides militaires à travers la finalisation des listes des armes demandées à la France dans le cadre de l’accord de financement saoudien et de la conférence de Rome pour le soutien à l’armée". En décembre dernier, Riyad s’était en effet engagé à accorder trois milliards de dollars à l’armée libanaise afin de s’équiper en armes françaises. Mais à la mi-juin, lors d’une conférence internationale à Rome, il n’avait pas été possible de se mettre d’accord sur la liste de ces armes.  Nous sommes en contact étroit avec nos partenaires pour répondre rapidement aux besoins du Liban", a rapidement répondu le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Vincent Floréani. "La France est pleinement engagée dans l’appui à l’armée libanaise".

Les évêques maronites soutiennent l’armée
Les évêques maronites se sont pour leur part dits, dans un communiqué diffusé mercredi,  « lourdement affligés » par les événements d’Ersal, alors que l’armée affronte les jihadistes dans la région depuis samedi. Ils ont exprimé « leur soutien total à l’armée libanaise », appelant les Etats amis à la soutenir aussi. Le Conseil des évêques a par ailleurs dénoncé " le terrorisme contre les chrétiens et certaines minorités en Irak, notamment à Mossoul (Irak) et à Hassaka (Syrie)", ainsi que « la machine de guerre israélienne à Gaza ». « Il n’y aura pas de solution sans la consécration des droits du peuple palestinien à un Etat, avec Jérusalem pour capitale », ont-ils rappelé.

 

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