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Irak : premiers signes de révolte à Mossoul ?

graffiti ishtar

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Judikael Hirel - publié le 31/07/14
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Après que les djihadistes de l’EEIL aient contraint les chrétiens à la fuite et détruit des lieux saints, les premiers graffiti anti-EEIL ont fait leur apparition sur les murs de la ville…
Combien de temps faudra-t-il avant que les habitants de Mossoul ne se soulèvent contre l’occupation et l”obscurantisme des djihadistes fanatiques de l’auto proclamé "Etat Islamique" ? Seuls, sans le soutien de ce qui reste des autorités irakiennes, mais aussi des autres pays musulmans voire de la Ligue Arabe (à qui une pétition a été adressée), ils n’y parviendront sans doute pas, car les djihadistes ne reculeront pas devant un massacre de masse pour imposer leur vision violente et déviante de l’islam. Après avoir donné 24 h aux chrétiens pour quitter la ville (lire notre article), ils n’ont pas non plus hésité à détruire des lieux saints musulmans, tel le tombeau du prophète Jonah, dynamité le 24 juillet dernier, et révéré tant par les chrétiens que par les musulmans.

Ces combattants extrémistes ont ainsi fait la preuve qu’ils constituent tout autant un danger pour les chrétiens d’Orient que pour le monde musulman. Le théologien Adnane Mokrani, professeur à l’Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie  (PISAI), appelle d’ailleurs les musulmans à "tout faire pour les éradiquer" (lire notre article à ce sujet).

Mais des premiers signes d’opposition aux agissements de l’EI ont d’ores et déjà fait leur apparition à Mossoul. L’édition arabophone d’Aleteia a ainsi relayée l’information diffusée par le site Ishtar, selon lequel des jeunes gens ont taggé les mots "A bas l’Etat de Daash Khawarij" et "Que tombe Daash" sur les murs de la ville. Selon ces sources, ces actions, bien que simples, prouvent le ressentiment de la population de Mossoul à l’égard des terroristes de "Daash", surtout après la destruction d’un certain nombre de mosquées et monuments, et l’imposition d’un certain nombre de lois en désaccord avec la façon dont communauté musulmane vivant sur place vit sa foi.
Ces mêmes sources ont souligné que cela pourrait constituer les prémices d’un mouvement populaire des habitants de Mossoul contre l’organisation djihadiste. Selon un article paru en langue anglaise, un groupe d’étudiants et d’officiers aura été impliqué dans un premier acte de résistance armée contre l’occupant djihadiste, alors que les forces kurdes se trouvent non loin de Mossoul. Dimanche, un sniper aurait ainsi abattu quatre djihadistes de l’EEIL, selon les déclarations d’Anwar Ali, à l’agence de presse française AFP, un jeune homme de 23 ans, qui dit avoir rejoint les "Brigades de Mossoul" (Kataeb al-Mosul).
Le gouverneur de la ville, réfugié au Kurdistan, aurait déjà enjoint les habitants de la ville à ne plus coopérer avec l’organisation terroriste. Reste encore à savoir quel sera l’élément déclencheur d’une révolte puis d’un assaut permettant de repousser les soldats de l’EI hors de la ville.  Si la population, qui a pour l’instant évité tout affrontement direct, se soulève contre les hommes de l’Etat islamique, le rapport de forces sera en sa faveur, sinon en termes d’armement, du moins en termes de nombre : alors que les troupes de l’EI comptent entre 5000 et 10000 hommes, la ville compte pas moins de 2 millions d’habitants.
La destruction, injustifiée d’un point de vue purement religieux, de mosquées et de tombeaux pourrait bien avoir coupé les djihadistes du soutien d’une large part de la population de la ville. Ainsi après que les militants de l’EI aient annoncé leur volonté de détruire un célèbre minaret du XIIe siècle, le minaret de Al Hadba (surnommé la Tour de Pise de Mossoul), après le tombeau de Jonah, les habitants avaient constitué une véritable chaîne humaine afin de protéger le monument.

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