Devant les membres de la communauté pentecôtiste de la Réconciliation, à Caserte, le Pape souligne que tout chrétien doit cheminer avec Jésus.(Légende photo : La rencontre du Pape avec les membres de la communauté évangélique de la Réconciliation, à Caserte, le 28 juillet.)
Le Saint-Père s’est rendu à Caserte (Italie) le 28 juillet pour une visite privée à son ami le pasteur évangélique Giovanni Traettino. Puis il a pris la parole devant les membres de la communauté de la Réconciliation, auxquels s’étaient joints d’autres pentecôtistes venus principalement d’Italie, des Etats-Unis et d’Argentine.
Dans son discours, il a rappelé que les chrétiens doivent se tenir en présence de Jésus et cheminer avec lui. Cheminer en étant irrépréhensible fut même le premier ordre que Dieu donna à Abraham et au peuple élu, a-t-il souligné. En revanche, « un chrétien qui n’avance pas croupit comme l’eau dormante. Certains chrétiens, pensent que cheminer signifie bouger, n’avancent pas mais errent de ci de là… Il leur manque l’audace d’aller de l’avant… Or nous ne sommes en sûreté que lorsque nous cheminons en présence du Seigneur, qui nous éclaire et nous offre le secours de son esprit pour avancer, justement. L’espérance leur fait défaut. »
Evoquant ensuite l’histoire des dix fils de Jacob vendant leur jeune frère contre des vivres, puis leurs retrouvailles en Egypte, le Pape a parlé de la beauté de la fraternité. Or la fraternité vient du cheminement en présence de Dieu : « A l’inverse, si on reste à se regarder en chiens de faïence, on s’engage dans une mauvaise voie, celle des ragots… C’est comme cela que, dès les origines, ont commencé les divisions au sein de l’Eglise. Or la division ne vient pas de l’Esprit…mais du Père de l’Envie, qui ne cesse de semer la zizanie. »
Infiltré dans la communauté, le diable y cultive la jalousie et génère les divisions. « Cette tentation s’est manifestée dès le début dans les communautés chrétiennes…tandis que l’Esprit crée la diversité dans l’Eglise », et non les divisions. « Cette diversité, qui est riche et belle, est source de l’unité… Et comme l’a dit un pentecôtiste, il s’agit d’une diversité réconciliée par l’Esprit, qui distribue la diversité des charismes et en fait une harmonie ».
L’harmonie ne signifie pas uniformité. Le polyèdre a une unité malgré la diversité de ses côtés. Chacun d’eux a sa forme propre, son charisme pourrait-on dire. « Nous les chrétiens faisons de même dans l’œcuménisme, en tentant de faire de nos diversités une unité harmonisée par l’Esprit. »
Puis le Pape a parlé de l’incarnation : « A la base de tout il y a d’incarnation du Seigneur. C’est le Christ, Dieu et homme, Fils de Dieu et fils de l’homme, vrai Dieu et vrai homme… On ne peut comprendre l’amour du prochain, du frère, si on ne comprend pas le mystère de la chair du Christ. J’aime mon prochain parce qu’il est lui aussi le Christ, comme lui, la chair du Christ… Toutes ces personnes qui souffrent, je les aime parce qu’elles constituent la chair du Christ… Comment prêcher un Evangile purement intellectuel puisqu’il est tout à la fois vérité, amour et beauté? Telle est la joie de l’Evangile. »
Dans cette voie nous avons souvent fait le parcours des frères de Joseph, celui de la jalousie, de l’envie et du mépris. Et d’évoquer les catholiques qui se sont mal comportés avec leurs frères pentecôtistes lors des lois raciales fascistes. « C’est une histoire triste, dans laquelle certains ont vécu l’Evangile comme une vérité » sans s’apercevoir de la malignité d’actes qui leur faisaient revivre l’épisode des fils de Jacob. "Ce n’était pas la voie du Seigneur mais une sale tentation de division", alors qu’il aurait fallu dénoncer ces lois. « Certains baptisés catholiques ont dénoncé les pentecôtistes sous prétexte qu’ils étaient dangereux et mettaient en péril la race. Comme pasteur des catholiques je vous demande pardon pour ces frères qui n’avaient rien compris et furent tentés par Satan. Je demande aujourd’hui au Seigneur de nous accorder la capacité de reconnaître et de pardonner… La vérité est rencontre. Elle ne s’élabore pas en laboratoire. Elle se fait dans la vie, dans la recherche de Jésus, qui nous cherche et nous trouve toujours en premier… C’est de cette rencontre que tout découle, et se transforme. Tel est le chemin de la sainteté chrétienne, à la recherche quotidienne de Jésus, en se laissant trouver par lui… Nous sommes donc engagés dans la voie de l’unité fraternelle. Oui le Pape est allé à la rencontre des évangéliques, visiter des frères. Même si en vérité ce sont eux qui sont les premiers venus me chercher à Buenos Aires… C’est une amitié entre pasteurs est née à Buenos Aires. Et aujourd’hui, avec mes remerciements infinis, je vous demande de prier pour moi qui en ai tant besoin. »