Samedi 26 juillet a été célébrée dans la cathédrale de l’Immaculée Conception de Ouagadougou une messe de requiem pour les victimes du crash du vol AH5017 d’Air Algérie, survenu dans le nord du Mali.
Cette messe de requiem pour les victimes du crash a été présidée par Mgr Der Raphael Dabire, évêque du diocèse de Diébougou, qui a perdu un de ses prêtres dans cette catastrophe. Elle aura été célébrée en présence de nombreux fidèles dont les membres des familles des victimes et M. Gilles Thibault, ambassadeur de France, dont 54 ressortissants ont perdu la vie, contre 28 pour le Burkina Faso.
« Seul le silence peut donner une réponse valable aux multiples questions qui foisonnent dans nos esprits », a déclaré Mgr Dabire dès le début de son homélie. Selon lui, « il faut, en pareille circonstance, savoir parler sans enfoncer le glaive dans la plaie, car dans ce crash, bien des familles ont été dévastées et des projets anéantis ». Poursuivant sa méditation à partir de la figure du saint homme Job, il dira que « chacun de nous est un Job, les familles touchées par cet accident d’avion sont Job, les pays touchés par cette catastrophe sont Job ».« Les victimes que nous pleurons sont de la même nationalité, humaine ».
Dans une tentative pour apaiser les cœurs des uns et des autres, il a affirmé : « la souffrance peut conduire au rejet de Dieu où à l’indifférence. Mais souvenez-vous qu’aux arguments de son entourage, Job n’a pas trouvé de réponse humaine ». « Ces chairs qu’on ne pourra pas reconstituer, parce que tout l’avion est parti en mille morceaux, le chrétien dans son entêtement confesse qu’elles ressusciteront », a-t-il rappelé, avant d’inviter l’assemblée « à vivre dans l’entêtement de la foi », « à demander la sagesse de la confiance en Dieu, ce Dieu qui nous aime malgré tout ». C’est en Marie, qui a fait elle aussi l’expérience de la douleur, que cette foi entêtée peut aider tout croyant dans la douleur à répondre à la question que le Christ avait posée à ses disciples : "Et vous, allez-vous vous aussi me quitter ?"
Mgr. Der Raphaël, saluant les familles des victimes
Alexis OUEDRAOGO