Nouveau coup d’éclat des islamistes nigérians de Boko Haram : au cours d’une double attaque dans le nord du Cameroun, ils enlèvent l’épouse du Garde des Sceaux ainsi qu’un sultan et sa famille.(Légende photo : le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau)
Les attaques et attentats du groupe islamiste Boko Haram ne faiblissent pas au Nigéria où l’on compte déjà 2000 morts depuis le début de l’année et où l’on est toujours sans nouvelle de 230 jeunes femmes dont plus de 200 lycéennes enlevées le 14 avril.
Cette fois, c’est au Cameroun voisin qu’ils ont à nouveau frappé, deux jours après une attaque à Balgaram, un village frontalier. Selon RFI, « les témoins de la bataille (…) sont unanimes : les combats entre les assaillants de Boko Haram et les forces de défense camerounaises ont été d’une rare intensité. Des sources militaires décrivent un déploiement des forces ennemies impressionnant : 500, voire 600 hommes lourdement armés, qui ont tenté de prendre la localité d’assaut depuis jeudi en fin d’après-midi ». Des avions de chasse camerounais sont intervenus en bombardant la zone.
A l’aube de ce dimanche, les islamistes ont récidivé en menant une double attaque dans la ville de Kolofata, toujours dans le nord du Cameroun, près de la frontière nigériane : l’une contre le palais du sultan local, Seiny Boukar Lamine, l’autre contre la maison du vice-premier ministre et Garde des Sceaux du Cameroun, Amadou Ali.
«Quatre personnes, dont le petit frère du sultan ont été tués ; lui, son épouse et ses enfants ont été enlevés», rapporte Le Parisien en citant des sources camerounaises.
« La situation est très critique et je vous parle alors que des éléments de Boko Haram sont toujours à Kolofata et affrontent nos soldats », a dit au Figaro le colonel Félix Nji Formekong, l’un des commandants de la 3e région militaire interarmes dont le quartier général se trouve à Maroua. « L’épouse du vice-Premier ministre Amadou Ali a été emmenée de chez elle par les hommes de Boko Haram mais les gardes du corps ont réussi à conduire son mari hors de la ville pour gagner Mora, a-t-il ajouté. »
C’est sans doute la réponse des islamistes à la condamnation, vendredi dernier, de quatorze membres de leur secte à des peines de prison ferme allant de 10 à 20 ans par la justice militaire camerounaise, au cours d’une audience publique, la première visant des membres de Boko Haram. « De nombreux membres du groupe armé nigérian ont été arrêtés ces dernières semaines dans l’Extrême-Nord du Cameroun, où cette secte multiplie des actions de harcèlement, défiant l’armée mobilisée pour la combattre : attaques de gendarmerie, enlèvements et meurtres » résume Libération.