Alors que les milices islamiques s’affrontent, le ministre des affaires étrangères libyen Mohamed Abdelaziz demande l’aide de l’ONU pour entraîner les forces de sécurité du pays.
Les milices islamiques Zenten et Misrata, qui sont en partie responsables de la chute du colonel Kadhafi, se battent pour contrôler l’aéroport de Tripoli. L’Onu a évacué ses experts et faute de soutien, le gouvernement libyen craint de tomber au profit de l’une de ces milices. Il s’est en effet jusqu’à présent montré incapable de désarmer ces groupes qui font régner le chaos dans le pays. Mohammed Abdelaziz avertit : « Si la Lybie devenait un état fantôme, sous la botte de groupes radicaux ou de seigneurs de guerre, les conséquences seraient inimaginable, incontrôlables ». En fait, au regard des évènements dans tout le pays, la faillite de Tripoli semble plus qu’une hypothèse.
Dans la deuxième plus grande ville du pays, une autre guerre se joue, cette fois entre « l’armée régulière libyenne » et des milices armées. Cette « armée régulière » n’est pas reconnue par le régime de Tripoli et obéit à un général officiellement à la retraite, Khalifa Haftar. Celui-ci prétend que les milices sont armées par le Qatar et qu’il est en train de gagner la guerre contre elles. Il a le soutien d’une grande partie de l’armée libyenne, ce qui lui donne des moyens considérables : tanks, lance-missiles et appui aérien. Le gouvernement libyen se montre gêné par la présence de ce vieux militaire charismatique et a tenté par le passé d’obtenir une zone d’exclusion aérienne au-dessus de Benghazi pour l’empêcher d’utiliser ses moyens aériens. Le général de son côté a affirmé en février dernier que le « gouvernement libyen est suspendu », ce qui a fait craindre qu’il ne tente un coup d’état. Lui-même s’en défend : « Nous ne sommes pas des rebelles, car il n’y a pas d’état contre lequel nous pourrions nous rebeller ».
Le général qui se compare volontiers à Abdel Fattah al-Sisi, le général élu président en Egypte, prétend ne pas rechercher le pouvoir : il prendra la tête de l’Etat Libyen « si le peuple le lui demande », une phrase qui peut porter à des interprétations peu encourageantes pour la stabilité du pays.