En pleine offensive terrestre d’Israël contre le Hamas à Gaza, la petite communauté chrétienne nous fait parvenir ce message : « Continuez à prier pour nous ».
Hier, trois missiles sont tombés à proximité de la paroisse de la Sainte Famille, faisant monter encore d’un cran la tension pour la communauté d’un peu moins de 2000 palestiniens chrétiens résidant à Gaza.
Le père Jorge Hernandez décrit une situation très tendue : « Les enfants commencent à tomber malades à cause des stress répétés, des bruits continuels. Les parents tentent de détourner leur attention en jouant avec eux, en les faisant danser et chanter pour couvrir le bruit des explosions. »
Le prêtre parle peu, épuisé comme ses paroissiens par les bombardements qui ont surtout lieu la nuit. Les Israéliens ont demandé aux paroissiens de quitter leurs maisons immédiatement, une « précaution humanitaire » absurde : « Où irions-nous, s’indigne le père, Gaza est petit, tous les accès sont fermés, il n’y a pas de havre sûr pour nous ».
« Alors que je préparais mon sermon pour la messe, je me demandais : que puis-je dire à ces gens ? Comment pourrais-je les réconforter ? C’est dur. Et ensuite je me suis demandé : viendront-ils ? Aujourd’hui, grâce à Dieu, j’ai pu célébrer la messe avec sept courageuses sœurs et quatre hommes courageux. Au regard des circonstances, voilà de quoi être joyeux. » Les actions de fondamentalistes musulmans en Syrie ou en Irak font craindre aux chrétiens de devenir des cibles si le conflit s’envenimait. « Les chrétiens de Gaza savent que leur destin réside dans la main de Dieu », conclut le père Hernandez.
« Nous sommes enfants de Dieu et Lui, comme un bon Père, ne nous abandonne jamais », écrit dans une lettre Maria Laudis Gloriae, l’une des sœurs résidant à Gaza.
Pendant une courte trêve entre Hamas et forces israéliennes, les banques ont été prises d’assaut par les Gazaouis, qui se sont dépêchés de faire leurs achats indispensables. Avec l’expérience unique d’une population qui subit les bombardements comme d’autres les grèves, elle prévoit que ce conflit sera long.