Son exhibition dans l’église de la Madeleine avait choqué jusque dans les rangs de la Gauche. Le procès d’Eloïse Bouton, le second de la semaine impliquant des Femen, a été renvoyé au 15 octobre.
Eloïse Bouton ne fait plus partie des Femen « pour des raisons personnelles » mais ne se désolidarise pas du mouvement et ne renie rien de son action dans l’église de la Madeleine, le 20 décembre 2013. C’est elle qui avait poussé la série des profanations à son paroxysme dans son "happening" solitaire, en mimant un avortement devant l’autel sur lequel elle avait déposé des morceaux de foie de veau en guise de fœtus. Elle était dans la « tenue » habituelle des Femen, seins nus, le dos et le ventre bariolés des slogans improbables qu’affectionnent les Femen, en l’occurrence "Christmas is cancelled" ("Noël est annulé") -ce qui s’appelle prendre ses désirs pour des réalités- et "344e salope" – slogan crypté puisqu’il fait référence au manifeste des "343 salopes" revendiquant la légalisation de l’avortement…en 1971 ! Elle est poursuivie pour « exhibition sexuelle » par le Tribunal correctionnel de Paris – qui avait déjà eu à juger, l’avant-veille, un groupe de sept Femen pour dégradations dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Trop sans doute pour ce tribunal qui a préféré faire une pause. Le Président, qui siégeait seul, a décidé de renvoyer l’affaire devant une formation collégiale de trois magistrats « en raison de la complexité de la question de principe qui se pose »… L’audience se déroulera le 15 octobre prochain. Eloïse Bouton encourt jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende, mais il y a fort à parier que le réquisitoire sera bien plus doux, comme ce fut le cas pour les sept furies de Notre-Dame (cf. Aleteia).
Mais quoi qu’il en soit des verdicts de ces deux procès (qui seront sans doute suivis d’un troisième intenté par le musée Grévin pour destruction de la statue en cire de Vladimir Poutine), les Femen ont déjà pris un rude coup de vieux en France. En difficultés financières, elles n’ont plus de local depuis leur expulsion prononcée fin juin par le tribunal d’Asnières-sur-Seine de bureaux vides appartenant au Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) (cf.Aleteia) A part Caroline Fourest, il n’y a plus grand monde pour les défendre, notamment depuis l’exhibition de la Madeleine qui a ulcéré jusque dans les rangs de ceux qui, à Gauche, leur faisaient les yeux doux.