L’archevêque de Bangu, Mgr Nzapalainga, condamne l’attaque et invite à un tournant décisif dans le pays.
La présidente de transition Catherine Samba-Panza a décrété trois jours de deuil national, à compter du 10 juillet, en mémoire des personnes tuées ces derniers jours à Bambari dans la Ouaka et à Dékoa dans la Kémo. Elle condamne également dans un communiqué la poursuite des «actes barbares et criminels dans le pays ». A Bambari notamment, au centre du pays, où la cathédrale saint Joseph a été attaqué le 8 juillet dernier par des groupes d’hommes armés – probablement d’anciens éléments de la rébellion Séléka (à dominance musulmane) en représailles à l’assassinat de deux des leurs par des miliciens Anti-Balaka (à dominance chrétienne).
La Croix-Rouge a dénombré plus de 25 morts et 35 blessés suite à cette attaque. D’après des informations locales rapportées par l’agence Fides, les rebelles auraient également dépouillé les évacués et mis à sac le complexe de la Cathédrale qui comprend l’Evêché et une école privée où, depuis plusieurs semaines, sont réfugiées des milliers de personnes fuyant les violences entre les combattants (cf. Aleteia) .
Le 10 juillet, l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, a condamné l’attaque et invité la communauté internationale à agir avec rigueur en RCA afin de pouvoir mettre un terme aux violences, rapporte Afriquinfos. « Jusqu’à quand allons-nous laisser ceux qui ont des armes continuer à tuer ou à massacrer des innocents qui n’aspirent qu’à la paix? Je pense qu’il est temps aussi d’apporter un peu de solution à ces populations inoffensives », a-t-il exhorté.
L’évêque se trouve actuellement à Brazzaville, au Congo, pour la 10ème assemblée plénière de l’Association des conférences épiscopales de la région d’Afrique centrale (ACERAC) (du 7 au 13 juillet). Pour lui, le moment est également venu que « les Centrafricains se disent la vérité, crèvent l’abcès et sortent une fois pour toute » en entamant un dialogue politique et social qui, lui seul, a-t-il estimé, « peut rétablir les uns et les autres à leur place pour apporter leur contribution au développement de la RCA ».
Rétablir la logique du dialogue, c’est ce que tentent de semer parmi les citoyens, les membres musulmans et chrétiens d’un Collectif à Bangui, malgré les craintes de voir éclater dans certains quartiers sensibles, une soudaine flambée de violence due aux événements de ces derniers jour.
Le Collectif mixte « Tournons la page » a vu le jour dans le 3ème arrondissement, se donnant pour mission de créer les conditions favorables au retour des populations de confession chrétienne qui vivait dans les quartiers musulmans. « Les biens ainsi abandonnés par ces ménages sont devenus une aubaine pour les pillards qui perpétuent des actes de vandalisme, contribuant ainsi à discréditer la communauté musulmane restée sur place », rapporte Le Journal de Bangui.com. Le président de l’association, Moussa Bardé, explique : « nous veillons sur les biens des gens qui sont là. Si les bandits volent des choses, nous les récupérons pour les remettre aux Burundais de la MISCA [Force Africaine en Centrafrique] qui sont là ».
Le Groupe est soutenu par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui les fournit en matériel pour leur travail de « nettoyage », et encourage la multiplication de ce genre d’initiatives. Une chrétienne qui a pu regagner sa maison sa maison grâce au Collectif, déclare émue : « Nous devons comprendre que ce qui est passé est passé, et que nous les chrétiens et les musulmans, puissions-nous pardonner et nous réconcilier afin que les familles qui souffrent dans les sites regagnent leurs domiciles.»
Centrafrique : le pays en deuil après l’attaque à la cathédrale de Bambari
© TALABOUNA / Panoramio CC
Isabelle Cousturié ✝ - publié le 11/07/14
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