Deux procès cette semaine contre des Femen. Hier, la modération des réquisitions n’était pas à la hauteur de leur action scandaleuse à Notre-Dame de Paris. On verra ce qu’il en sera demain pour la profanation de l’église de la Madeleine.(Légende photo : les cinq Femen qui ont comparu le 9 juillet devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris).
Bien qu’elles y sévissent depuis longtemps, c’était leur premier procès en France. Cinq des neuf Femen, accusées de dégradations en réunion dans un lieu de culte pour leur action dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 12 février 2013, ont comparu devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris, mercredi 9 juillet. Il leur était reproché d’avoir abîmé une cloche exposée dans la cathédrale à l’occasion de son 850e anniversaire. Mais elles s’étaient aussi livrées à leur pantomime habituelle, s’exhibant seins nus et proférant des slogans grossiers pour « fêter » la renonciation du pape Benoit XVI. Elles s’étaient aussi bariolé le torse de slogans agressifs et en faveur du « mariage pour tous », sur le point d’être voté. Le Parquet a requis contre chacune une amende de 1500 euros. (Pour mémoire : dans l’affaire des quatre Hommen de Roland Garros jugés le 24 juin, le procureur général a requis 10.000 euros de dommages et intérêts et 12 mois d'emprisonnement dont 6 fermes, et 3 ans d'interdiction de stade, contre celui qui avait fait irruption avec un fumigène lors de la finale de 2013.)
Les cibles des Femen étaient moins les cloches que le lieu et la foi catholique, comme l’avait plaidé Me Laurent Delvolvé, l'avocat du recteur de Notre-Dame en réclamant 10 000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral et 7176 euros pour l'association de la Fondation pour les 850 ans de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Qui plus est, Mme le procureur a cru bon de requérir entre 300 et 500 euros d'amende avec sursis (tout de même !) à l'encontre de trois malheureux surveillants aux prises avec ces furies dépoitraillées, accusés par elles de les avoir maltraitées ! Le tribunal correctionnel de Paris a mis son jugement en délibéré au 10 septembre prochain.
Un second épisode judiciaire aura lieu demain, vendredi 11 juillet, contre l’une des Femen (elle a quitté la bande depuis) accusée d’ « exhibition sexuelle » dans l’église de la Madeleine, le 20 décembre 2013. Portant sur le ventre l’inscriptions "344 salopes", en référence au tristement fameux manifeste des 343 femmes qui avaient signé, en 1971, un appel à la légalisation de l’ivg, elle avait mimé un avortement devant l’autel avant de déposer des morceaux de foie de veau supposés représenter symboliquement un fœtus. On ne fait pas plus délicat… Mais dans leurs actions scandaleuses et caricaturales, les Femen montrent la cohérence de la « culture de mort » ou de la « culture du déchet » qui, de l’avortement au « mariage pour tous» et à l’euthanasie, est à l’œuvre dans notre société. En se dressant spectaculairement contre l’Eglise catholique, reconnaissons qu’elles ne se trompent pas d’adversaire.