Le vicaire patriarcal à Jérusalem confie à l’AED son inquiétude de voir arriver une troisième intifada.
Les frappes israéliennes se sont intensifiées dans la nuit de mardi à mercredi sur la Bande de Gaza en représailles aux tirs de roquettes revendiqués par le Hamas. On déplore au moins 25 morts et plusieurs dizaines de blessés.
Etes-vous inquiets de ce regain de tension en Terre Sainte?
Mgr Shomali : Oui vraiment, j’ai peur d’une troisième intifada qui peut être un désastre pour les Palestiniens et même pour les Israéliens. Un désastre à tous les points de vue : humain, politique et économique. Il faudra plusieurs années pour récupérer ce qui sera perdu. Donc il y a une inquiétude car c’est la 3e guerre sur Gaza et la 3e intifada qui est en train de se manifester.
Comment sortir de ce cycle de violence et construire la paix au quotidien ?
Mgr Shomali : Pour sortir du cycle de violence, il faut le chemin de la justice. Car il n’y a pas de paix sans justice. Le pape François quand il était ici, a dit qu’il fallait mettre en action la solution de deux Etats. Sans cette solution de deux Etats qui jouissent d’une sécurité parfaite, il n’y aura pas de paix. Il faut que les Israéliens acceptent cette solution avec un Etat palestinien sur les 22% de toute la Terre Sainte.
Comment réagissent vos paroissiens* de la bande de Gaza, qui sont menacés de nouvelles attaques ? Que pouvez-vous leur dire?
Mgr Shomali : Ils ont peur. Ils sont inquiets. On veut leur dire qu’on pense à eux. On prie pour eux, on va les aider autant que possible.
Avez-vous un appel à faire pour les chrétiens de France ?
Mgr Shomali : Priez pour nous d’abord. Et continuez de venir en pèlerin en Terre Sainte. Nous attendons les 2.100 français jeunes universitaires, la dernière semaine de juillet. Qu’ils viennent, qu’ils n’aient pas peur. Il y a actuellement des pèlerins en ce moment qui n’ont pas peur. Ce que vous entendez par les nouvelles est plus horrible que la réalité. C’est vrai que la situation à Gaza est difficile mais actuellement à Jérusalem, à Bethléem, on peut bouger normalement.
*Les chrétiens de la Bande de Gaza sont environ 1500, dont 185 catholiques latins (sur une population de plus de 1.7 million d’habitants)