Le journaliste René Poujol partage sur son blog sa lecture personnelle de l’instrumentum laboris relatif au prochain synode sur la famille.
Il est intéressant de regarder ce que le Vatican a finalement retenu des contributions reçues de partout à travers le monde. Si l’audace ne perce pas vraiment sous le texte, le débat reste ouvert pour peu que certains «Pères» veuillent bien s’en saisir.
Il faut toujours lire deux fois un texte de cette nature : la première en sachant que l’on n’échappera pas à la tentation d’y chercher ce que l’on souhaite y trouver, la seconde pour le texte lui-même. Et l’on passe parfois de la franche déception à l’esquisse d’une espérance.
Un diagnostic sans complaisance.
Le texte organisé en 159 paragraphes numérotés (auxquels je ferai référence), n’est pas sans mérite. Il pose un diagnostic sans complaisance, soulignant d’abord que cet enseignement de l’Eglise sur le mariage et la famille est peu connu des fidèles et que «même quand (il) est connu, beaucoup de chrétiens manifestent des difficultés à l’accepter intégralement.» (13) Notamment pour ce qui concerne : le contrôle des naissances, le divorce et le remariage, l’homosexualité, le concubinage, la fidélité, les relations avant le mariage, la fécondation in vitro, etc. La situation se complique du fait que les prêtres eux-mêmes, ou du moins certains d’entre eux, apparaissent «indifférents» voire «en désaccord» avec la doctrine de l’Eglise, ce qui «engendre la confusion au sein du Peuple de Dieu» (12) De là un décalage croissant entre ce que vivent une majorité de personnes, catholiques y compris, et le Magistère de l’Eglise catholique.
Autre élément de l’état des lieux : l’extrême diversité des situations et des sensibilités, selon les continents. Ainsi la question des «séparés, des divorcés et des divorcés remariés» est-elle perçue comme particulièrement sensible en Europe et dans toute l’Amérique, alors qu’elle le serait beaucoup moins en Asie, ou en Afrique où le vrai problème est celui de la polygamie. (86)
Un appel à « prendre soin » de ceux qui vivent des situations difficiles
Ce texte est également marqué par ce que l’on pourrait identifier comme la «marque propre» du pape François. Face aux échecs et aux souffrances des personnes, le texte souligne combien «il est nécessaire que l’Eglise prenne soin des familles qui vivent dans des situations de crise et de stress», insistant sur le fait que la paroisse doit être «le cœur d’une pastorale renouvelée, faite d’accueil et d’accompagnement, vécue dans la miséricorde et dans la tendresse.» (46) Il appelle à une «attention particulière» vis à vis des mères de famille qui élèvent seules leurs enfants et «méritent l’admiration» (88) comme, par ailleurs, à une «attitude respectueuse» vis à vis de personnes vivant au sein d’unions homosexuelles (113).
Ce «souci pastoral» est omniprésent dans le texte. Concernant la demande de sacrements, provenant de familles peu pratiquantes, il note la conviction de nombreux contributeurs à la réflexion pré-synodale que «l’approche la plus féconde est celle d’un accueil sans préjugés.» (146) ; de même, s’agissant de la question de la légalisation des unions homosexuelles dans certains pays, il souligne «l’impression que les réactions extrêmes à l’égard de ces unions, aussi bien d’indulgence que d’intransigeance, n’ont pas facilité le développement d’une pastorale efficace…» (113) A bon entendeur…
Lire la suite de cet article sur le blog de René Poujol
Opinion. Synode sur la famille, les éléments d’un possible débat
ANDREAS SOLARO
René Poujol - publié le 07/07/14
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