Un client trop catholique pour sa banque ? Le Crédit Lyonnais a exigé d’une marque de bijouterie qu’elle ôte son logo de son site Web. La raison : interdiction de “s’afficher” avec une entreprise chrétienne.
Comme quoi il ne suffit pas de changer de nom pour redorer son blason… Le Crédit Lyonnais, aujourd’hui rebaptisé LCL, semble avoir un sérieux problème avec la religion chrétienne : la Maison Laudate, notamment créateur de bijoux et médailles religieux, s’est récemment vu demander d’ôter toute référence à LCL, la charte déontologique de la banque ne lui permettant pas de soutenir une entreprise "chrétienne".
Depuis, la Maison Laudate a commencé à fermer ses comptes chez LCL. De nombreux clients font de même et l’affaire fait parler d’elle. Peut-on parler de discrimination pour motifs religieux ? Faut-il boycotter LCL ? Aleteia fait le point sur cette affaire avec Vianney d’Alançon, fondateur de Laudate, pour qui "cette affaire montre l’état d’esprit d’un certain nombre de grandes entreprises face à l’identité chrétienne."
Depuis quand votre entreprise existe-t-elle ?
Vianney d’Alançon :Laudate est une société qui existe depuis quatre ans. Je suis fidèle à LCL, je dispose d’autres comptes chez LCL, et ai toujours eu des relations plutôt bonnes avec mon conseiller clientèle. Dans ses statuts, Laudate a pour objet la bijouterie, la joaillerie et l’orfèvrerie, Nous ne faisons pas que des créations religieuses, nous proposons aussi des créations profanes. Dans l’ADN de l’entreprise, nous avons aussi décidé de soutenir des associations, de donner 5% de notre chiffre d’affaires à des oeuvres humanitaires. Aujourd’hui, LCL cause donc des soucis à une entreprise qui reverse une partie de son chiffre d’affaires à des oeuvres caritatives choisies par les clients. Ainsi, grâce à Laudate, des dizaines d’enfants sont soutenus et aidés via Enfants du Mekong !
Que s’est-il passé exactement ?
V. d’A. : Lundi dernier, j’avais rendez-vous avec mon conseiller clientèle. Il termine la conversation en m’informant que sa hiérarchie m’avait demandé de me préciser qu’il ne fallait pas utiliser le logo LCL pour Laudate. En effet, dans nos modalités de paiement, le logo LCL s’affiche au côté des modes de paiement. Il m’informe que LCL va retirer son logo car la charte de déontologie de l”établissement bancaire lui interdit de soutenir une entreprise chrétienne. Il ne faut donc pas que Laudate puisse apparaître comme étant en co-branding avec LCL. Je dois avouer que j’ai piqué une sainte colère ! Je lui ai dit que j’allais fermer mes comptes. J’ai fermé le premier compte jeudi dernier, car ce genre de choses ne se fait pas du jour au lendemain. Du coup, je lui ai demandé une confirmation écrite, et je lui ai envoyé un e-mail vendredi matin, afin qu’il me donne les éléments de cette charte de déontologie. Il m’a répondu que la personne qui était en charge de cela chez LCL était absente, et qu’il me les enverrait lundi. Voilà où j’en suis pour le moment…
Comment cette affaire LCL s’est-elle répandue sur le Net ?
V. d’A. : Mercredi soir, j’en ai discuté avec Michel Janva, du Salon Beige, qui a écrit un petit mot là-dessus. Cela a été repris sur les réseaux sociaux, puis c’est remonté jusqu’à Famille Chrétienne. Nous avons ensuite reçu de nombreux coups de téléphone, des messages, des e-mails de soutien. Cela a beaucoup bougé sur les réseaux sociaux, et nous avons aussi eu des retours d’agences qui ont remonté au siège des fermetures de comptes. Des diocèses et des congrégations ont également posé la question à LCL quant à l’existence de cet aspect anti-chrétien dans sa charte. Mais un peu partout en France, des personnes que nous ne connaissons pas ont acté la même chose, à savoir qu’il n’est pas autorisé d’associer l’image de LCL à une entreprise chrétienne. C’est clairement de la discrimination pour motifs religieux.