Ils sont cathos et ne s’en cachent pas ! Découvrez les AlterCathos, de jeunes lyonnais qui veulent transformer la foi en actions concrètes dans la Cité.
Leur clip 2014 affiche la couleur : « Ils sont dans la cité, ils sont cathos et ne se cachent pas ». « Ils », c’est un groupe de jeunes lyonnais qui veulent articuler l’Eglise et la rue, la foi et la politique. L’équipe de Alternatives Catholiques rassemble une dizaine de bénévoles qui organisent des conférences, des réunions diverses etc. L’objectif du groupe : la formation des chrétiens pour que leur foi débouche sur des actions dans la Cité.
Son fondateur, Paul Courat, est un normalien qui a réuni des amis étudiants autour de son projet, dont Gaultier Bès, auteur de Nos limites, pour une écologie intégrale. Leur bande s’est formée un an avant le mouvement de la Manif Pour Tous, et ce mouvement leur a donné un ressort considérable. De fait, si l’on en croit les thèmes de leurs conférences, ils ne baissent pas la garde. Parmi les derniers thèmes traités : « Le mariage : contrat ou institution ? », « Les contradictions juridiques du mariage pour tous ».
Mais le fondateur précise : « Nous avons à cœur de sortir les gens de la monomanie. Nous parlons aussi de questions qui posent problème au chrétien au quotidien comme : quelle attitude adopter vis-à-vis des prisons selon la Doctrine Sociale de l’Eglise ?, faut-il prendre ou laisser la force syndicale etc. »
Ils ne sont rattachés à aucun parti, mais leur action a nécessairement un tour politique. Outre les conférences, qui réunissent environ 150 personnes, ils organisent des ateliers et des forums ou une vingtaine de jeunes gens décortiquent, analysent, pour mieux s’armer les neurones. On trouve dans leurs programmes des intitulés dignes d’une séance de médiatraining : « Connaître les arguments des partisans de l’euthanasie ; rédaction d’un argumentaire en 10 points ». Un autre atelier qui fleure bon la guérilla intellectuelle : « Novlangue : débusquer les pièges des mots, Analyse rhétorique d’un discours politique ou d’un édito pour décortiquer les astuces de la langue de bois et les mots creux. » On en rêve déjà !
Pour le moment, l’association loi 1901 vit grâce au dévouement de ses bénévoles. Mais Paul Courat aimerait bien passer à la vitesse supérieure : « Le bénévolat c’est sympa, mais pas toujours fiable, explique-t-il ». L’idée serait de proposer une petite rémunération à des étudiants qui accepteraient ce job parallèlement à leurs études, car « le travailleur mérite son salaire » (Saint Luc).