« Il n’y a pas de place dans la prêtrise ni dans la vie religieuse pour ceux qui font ou feraient du mal aux plus jeunes », ont déclaré les responsables religieux polonais le 20 juin dernier.
Par un acte solennel de repentance, des responsables de l’Église polonaise ont présenté leurs excuses aux victimes de prêtres pédophiles vendredi 20 juin au soir. Ils ont par ailleurs reconnu que l’Église, dans ce pays très majoritairement catholique, avait longtemps refusé de regarder la vérité en face et tenté d’ignorer le problème.
Au nom des prélats du pays, Mgr Piotr Libera, évêque de Plock, a prononcé cette demande de pardon lors d’une cérémonie pénitentielle spéciale à Cracovie (KNA). La cérémonie se déroulait à l’Université jésuite Saint-Ignace de Cracovie, à l’occasion d’une conférence à huit clos consacrée aux problèmes des abus sexuels sur mineurs au sein de l’Église catholique, qui réunissait des représentants de la hiérarchie catholique ainsi que des victimes des abus et des experts en pédopsychiatrie, venus de Pologne, d’Allemagne et des États-Unis. En présence du cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque de Cracovie et ancien secrétaire de Jean-Paul II, les débats ont porté sur la prévention de ce problème.
« Il n’y a pas de place dans la prêtrise ni dans la vie religieuse pour ceux qui font ou feraient du mal aux plus jeunes », ont déclaré les responsables religieux, reprenant les paroles de saint Jean-Paul II. Au cours de la messe à Cracovie, Mgr Libera a dénoncé ces abus « honteux et contrits », et a demandé « pardon à Dieu et aux victimes ».
Cette repentance s’inscrit dans la continuité des actions du Vatican. Le 11 avril dernier, le pape François a demandé publiquement pardon pour les abus sexuels commis sur des enfants. Il a appelé à des « sanctions sévères » et a « demandé pardon » pour la première fois de son pontificat. « Je me sens dans l’obligation d’assumer tout le mal commis par quelques prêtres, un petit nombre évidemment au regard de tous les prêtres, et de demander personnellement pardon pour les dommages qu’ils ont causé en abusant des enfants », avait déclaré le souverain pontife lors de sa rencontre avec le Bureau catholique international de l’enfance (BICE) au Saint-Siège. Le Saint-Père s’inscrit ainsi dans la lignée de son prédécesseur Benoit XVI, qui avait demandé « pardon » avec « insistance » en juin 2010. Le pape François a par ailleurs constitué une commission pontificale pour la protection des mineurs en mars dernier, chargée d’aider l’Église à lutter contre les abus commis.