Changement de ton à l’Organisation des Nations Unies : très critique à l’égard de Bachar Al Assad, la Commission d’enquête indépendante accuse désormais d’exactions autant l’opposition que le régime.« En Syrie, l’impunité est généralisée », s’indigne Paulo Sérgio Pinheiro, président de la commission d’enquête diligentée par l’ONU. Il dénonce « l’inaction » de la communauté internationale, devant « les pires comportements ».
Parmi les comportements dénoncés, les tortures et les bombardements aveugles du régime de Bachar Al Assad, mais aussi les massacres commis par des rebelles : décapitations, viols, recrutement d’enfants soldats.
Les rebelles sont accusés d’être en partie responsables des revers militaires qu’ils subissent sur le terrain, en raison des mauvais traitements infligés à la population, de la mauvaise gestion de leurs ressources et de la corruption. Cette mise en accusation contraste avec les dernières résolutions de l’ONU, notamment celle de mars 2014, dans laquelle on parlait de « répression sanglante » opérée par l’armée syrienne, mais où l’attitude des rebelles n’était pas mise en question.
Par le passé, l’ONU condamnait certes les exactions des rebelles mais en les minorant par rapport à celles perpétrées par le régime de Bachar Al Assad. Aleteia a maintes fois dénoncé ce déséquilibre largement partagé par les médias occidentaux (voir cet article), et que dément ce que nous connaissons de la réalité syrienne, par le biais des chrétiens syriens. Il semble que les instances internationales se préparent à revoir leur jugement.
La percée de l’ÉIIL en Irak a changé la donne. Alors que ce groupe a commis en Syrie des crimes nombreux mais peu médiatisés, comme la crucifixion de chrétiens, les massacres perpétrés en Irak ont immédiatement fait la Une. Ce sont pourtant les mêmes djihadistes, et ils ne changent pas de comportement selon qu’ils se trouvent en Irak ou en Syrie…