C’est une nouvelle réjouissante pour les défenseurs de la vie en Espagne : le 12 juin dernier, le Comité de bioéthique espagnol a rendu son avis sur le projet de loi concernant l’interruption volontaire de grossesse. La réforme a été soutenue par une grande majorité – 9 voix contre 3 – et vise à limiter le recours à l’IVG afin qu’il soit « plus en conformité avec le droit à la vie », a précisé le Comité de bioéthique espagnol.
Le rapport publié mi-juin était particulièrement attendu dans le pays car il est le fruit de réflexions d’experts reconnus. La réforme affiche comme priorité la protection de l’enfant à naître et appelle à ce que ce projet de loi prévoit des mesures adéquates d’aides à la maternité avec pour objectif majeur « une diminution du nombre d’avortements ». Le Comité a également demandé à ce que les femmes ayant subi un avortement soient soutenues : « l’information et le soutien aux femmes qui décident d’interrompre définitivement leur grossesse ne doit pas se terminer au moment où cela se produit (…) elles peuvent avoir besoin d’une aide psychologique pour surmonter les conséquences d’une telle décision », a affirmé le Comité.
La loi actuellement en vigueur en Espagne autorise l’avortement dans les 14 premières semaines de grossesse « sans motif ». Le pays, qui avait plutôt bien accepté la loi sur l’IVG, était à la pointe des réformes sociétales sous le gouvernement Zapatero : alors qu’il était le troisième pays à ouvrir le mariage aux couples homosexuels en 2005, l’Espagne revient donc sur la loi controversée de l’IVG, introduite en 2010. Si 75% des Espagnols estiment qu’il ne faut pas modifier la loi actuelle, le recours à l’interruption volontaire de grossesse pose cependant question. Par ailleurs, en Espagne, de très nombreux médecins refusent de pratiquer l’avortement, alléguant l’objection de conscience.