Lundi 16 juin, le groupe islamiste somalien shebab a attaqué un village pour la deuxième fois en deux jours, ciblant directement les chrétiens.
Lundi 16 juin au soir, les islamistes somaliens shebabs ont revendiqué une nouvelle attaque dans le village de Majembeni près de l’archipel de Lamu, à une centaine de kilomètres de la frontière somalienne. Le raid a fait au moins neuf morts. C’est la deuxième attaque orchestrée dans la région en deux jours.
Mgr Emmanuel Barbara, évêque de Malindi, diocèse du lieu, précise à l’agence Fides que « selon des informations non encore confirmées, un certain nombre de femmes et d’enfants aurait été pris en otage. » Il ajoute que « le lieu intéressé se trouve à quelques kilomètres de Mpeketoni, la petite ville attaquée le 15 juin. »
Mgr Barbara rapporte en effet que ce dimanche à Mpeketoni « les guérilleros ont pris d’assaut deux hôtels et arrêté les automobilistes de passage ainsi que les piétons, leur demandant s’ils étaient musulmans ou chrétiens. S’ils étaient chrétiens, ils les tuaient. »
Le journal Le Soir a recueilli le témoignage de David Waweru, qui regardait un match de la coupe du monde à ce moment là. Il raconte qu’il a vu les hommes arriver et rentrer dans l’hôtel Mama Monica’s Guest House. « Ils ont fait sortir les gens » et « les ont fait s’allonger » dans la rue. « Ils ont demandé aux gens s’ils connaissaient l’islam, s’ils savaient quoi que ce soit de l’islam et ils exigeaient d’eux de réciter la Chaada » (profession de foi musulmane). Puis, « ils les ont tués un par un (…), directement dans la tête, l’un après l’autre ». « Ils n’ont tué ni les femmes, ni les enfants, simplement les hommes. »
Mgr Barbara ajoute que « les habitants de Mpeketoni ont installé des barrages routiers afin d’interdire le passage aux habitants de Lamu parce qu’ils les considèrent complices de ceux qui ont attaqué leur ville.».
Les Shebabs somaliens, islamistes radicaux liés à Al Qaida, veulent se venger du Kenya qui a initié une intervention militaire en Somalie en 2011 (cf Aleteia). Pour Mgr Barabara, il faut aussi ajouter à cela que « plusieurs imams radicaux ont été tués dans des circonstances mystérieuses sur la côte kenyane. Selon l’opinion publique, ces homicides ont été commissionnés ou par le gouvernement ou bien par les commerçants du cru, qui voient dans la personne de ces prédicateurs une menace pour le tourisme et donc pour leurs affaires. » L’évêque poursuit en insistant sur la complexité de la situation. D’après lui, « il suffit de peu de chose pour créer des désordres et des destructions assortis de pertes en vies humaines. »