Curé giflé, vitres brisées, grilles de protection tailladées par une bande de jeunes… l’Eglise subit son énième acte « d’incivilité » dans le Pas-de-Calais
17/06/2014
La vague de profanations de chapelles, églises, cimetières ou autres lieux de culte chrétiens dénoncée sur le sol français depuis des mois, ne cesse d’enfler allant de la « simple incivilité », au vandalisme pur et dur – tabernacle brisé, ciboire et hostie envolées – comme à Montmartre et Brie-Comte-Robert, en mars dernier, puis à Lourdes, en avril, et près de Pau, en mai, où l’autel de l’église Notre-Dame-de-la-Plaine a été incendié, frappant les fidèles au plein cœur de leur foi, et jetant dans le désarroi les prêtres chargés de ces lieux de culte.
Ces actes sont le plus souvent attribués « à des fins ouvertement provocatrices ou sacrilèges, ou pour des motifs crapuleux, et il n’est pas rare que les épisodes se répètent aux mêmes endroits. C’est le cas à Courrières, dans le Nord-Pas-de-Calais, où l’église Saint-Piat vient de subir une énième « incivilité », révèle La Voix du Nord, « pas dramatique en soi » mais qui est « le geste de trop pour les membres de l’équipe paroissiale » : Quatre carreaux ont été brisés dans la nuit du 14 au 15 juin dernier, dans les couloirs logeant une façade de l’église, rapporte le quotidien, et un cinquième, la nuit suivante, à l’étage de l’église, inaccessible du sol.
Il y a quelques mois, le curé âgé de 77ans, a été giflé. Son remplaçant témoigne du climat qui ne cesse de se dégrader: « Il y a des réunions le soir … Les catéchistes ont peur de venir », confie-t-il. Devant la salle, la municipalité a fait poser des grilles sur un muret en briques. « Ils doivent se balader avec une trousse à outils. Ils les ont dévissées et poussées jusqu’à les plier.». « Ils » ce sont une quinzaine de jeunes qui « perturbent à longueur d’année. On les connaît et sont signalés », affirme le maire Christophe Pilch, qui a beau écrire tous les ans au procureur pour que des mesures soient prises, ne cache pas son impuissance devant ces méfaits à répétition. Et la population… son ras-le-bol devant telle impunité !
Un gros chantier de restauration des vitraux, troués eux aussi d’impacts de cailloux, est prévu. Chantier qui vient s’ajouter à tous ceux qui ont déjà eu lieu et permis de refaire le presbytère la salle paroissiale, en investissant des milliers d’euros, souligne le maire.