À l’occasion du sommet mondial qui débute aujourd’hui, la célèbre actrice plaide – comme le Saint-Siège – pour les victimes de violences sexuelles dans les zones de conflits.
C’est un sommet sans précédent qui est organisé du 10 au 13 juin à Londres afin de sensibiliser et de mobiliser l’opinion mondiale contre les violences sexuelles et autres atrocités perpétrées en temps de guerre. L’événement, le plus grand jamais organisé, sera co-présidé par le chef de la diplomatie britannique William Hague et l’envoyée spéciale du Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Angelina Jolie. Objectif de cet sommet rassemblant plus de 100 pays et auquel assistent 48 ministres des affaires étrangères, aux côtés des victimes, des témoins et de ceux qui agissent sur place : transformer une volonté politique déjà forte en actions concrètes dans le monde entier.
La semaine passée, Radio Vatican a organisé une émission en direct avec Nigel Baker, ambassadeur britannique près le Saint-Siège, sur le thème “End Sexual Violence in Conflict: #TimeToAct” (mettre fin aux violences sexuelles en temps de guerre : il est temps d’agir). Peu avant son intervention, ce dernier a affirmé au micro d’Aleteia l’importance de l’engagement du Saint-Siège aux côtés des organisateurs et participants à ce sommet, essentiel pour une meilleure protection des populations civiles en zone de conflit, “en raison de l’immense rôle que les réseaux de la foi -et en particulier le réseau catholique- peuvent jouer auprès des gouvernements et des sociétés civiles”, ajoutant que le Saint-Siège avait ni plus ni moins l’ambitieux projet d’éradiquer définitivement le fléau de ces violences sexuelles.
“L’Eglise catholique mondiale détient un pouvoir moral qui peut s’avérer déterminant pour faire prendre conscience que tout cela doit cesser, par le biais de ses missionnaires, religieux et laïcs qui travaillent avec les victimes directement dans les zones concernées- en étant parfois témoins et même parfois victimes eux-mêmes- et qui ont une réelle appréhension de la situation et de ces crimes”, déclare Nigel Baker.
L’objectif du sommet étant précisément de mettre un terme à l’impunité des auteurs de viol et de violences (qui ne sont en général jamais inquiétés) en trouvant de meilleurs moyens d’assurer la protection des civils, l’ambassadeur a énuméré les champs d’action privilégiés des responsables religieux, et notamment des réseaux catholiques. Ce dernier considère qu’il faut avant toute chose oeuvrer “contre la stigmatisation des victimes” et le sentiment de culpabilité qui les envahit bien souvent. “Nous pouvons aider les communautés en étant de puissants témoins des crimes commis, ce qui permettrait d’éradiquer l’impunité; nous pouvons agir à la racine du problème, par exemple sur la question du droit des femmes souvent bafoué dans certaines sociétés; nous pouvons aider les gouvernements à collaborer plus étroitement avec les réseaux catholiques sur le terrain. Bien souvent, les victimes n’osent pas se tourner vers les organes gouvernementaux pour réclamer de l’aide, et oseront bien plus facilement se tourner vers des missionnaires qu’elles connaissent, dans les établissement médicaux tenus par des religieux, par exemple”.
Dans un rapport rendu public fin avril dernier, l’ONU rappelait que le viol était utilisé comme arme de guerre dans presque tous les conflits majeurs de ces dernières décennies. En Bosnie, 50 000 femmes ont été victimes de viol durant les quatre années de guerre, tandis que la République démocratique du Congo aurait fait plus de 200 000 victimes de violences sexuelles depuis 1996, avec des chiffres équivalents au Rwanda durant le génocide de 1994. Dans certains conflits, le viol est même une pratique utilisée pour propager le virus du sida chez les femmes ou pour leur causer des blessures telles qu’elles ne peuvent plus avoir d’enfants. En automne dernier, 144 pays ont adopté la déclaration initiée par le Royaume-Uni pour mettre fin à la violence sexuelle dans les conflits.
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*Propos recueillis par Carly Andrews