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Rencontre d’invocation pour la paix : une lueur d’espoir dans les ténèbres du conflit

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Solène Tadié - publié le 07/06/14
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A la veille de la rencontre entre le Pape, Shimon Peres, Mahmud Abbas et Bartholomée Ier, le vaticaniste Marco Tosatti confie à Aleteia sa perception de cet événement sans précédent.07/06/2014

En marge de la conférence qu’il a donnée à l’Université Sainte Croix de Rome aux côtés de Georg Gänswein sur le thème « Benoît XVI et François, entre diplomatie et communication »,Marco Tosatti, vaticaniste et collaborateur du journal italien La Stampa et du Vatican Insider a fait part de ses impressions avec la rédaction d’Aleteia sur la rencontre qui se tiendra ce dimanche au Vatican. 

Celui est qui était venu parler des gestes du pape François comme de vibrants messages diplomatiques remarque que cette invitation du Pape est destinée à « sortir de l’impasse [dans laquelle se trouvent israéliens et palestiniens] d’un point de vue psychologique, plus que politique. C’est un geste – à caractère spirituel – qui est voué à créer un ‘choc’, encore spirituel, qui poussera les protagonistes à regarder vers le ciel ».  
Pour Marco Tosatti, le contexte dans lequel s’inscrit cette initiative était peu favorable : le Pape et le Secrétaire d’Etat Mgr Parolin, après avoir exprimé cette volonté d’union de prière, « se sont rendus compte que les difficultés étaient très grandes, à commencer par le choix du lieu possible pour ce moment particulier. Pour surmonter l’impasse, l’idée du Vatican est née : une invitation de ce genre, dans un lieu neutre et religieux, émanant d’une personne entourée de tant d’honneurs, cela ne se refuse pas ».

Invité à commenter les propos de ceux qui voient dans ce geste du Pape une ingérence inappropriée, le vaticaniste assure que François ne se risquerait jamais à entreprendre une œuvre qui ne serait pas purement spirituelle ou rappelant des valeurs fondamentales. " Même dans le cas de la Syrie, rappelle-t-il, François ne s’est pas permis – et cela aurait pourtant été facile – d’attribuer la responsabilité d’une guerre qui a fait des centaines de milliers de victimes innocentes aux quelques gouvernements occidentaux qui exploitent l’instrument des milices fondamentalistes. De ce fait, je n’imagine en aucun cas que le pape François ait des ambitions politiques ou diplomatiques."
Et d’ajouter qu’il ne faut sans doute pas se faire d’illusions sur les retombées concrètes – du moins à court terme – de la rencontre. Néanmoins, dans un contexte dans lequel les mauvaises nouvelles affluent quotidiennement, un moment de rencontre, de paix et de bonne volonté entre adversaires constitue un vrai rayon de soleil dans la tempête.
 
La rencontre avec Mahmud Abbas, Shimon Peres et le patriarche œcuménique Bartholomée Ier débutera peu après 18 h le 8 juin, jour de la Pentecôte. Les chefs d’état seront accueillis séparément par le Pape à Sainte-Marthe, avant de rejoindre le Patriarche et de gagner ensemble les jardins du Vatican.
La cérémonie s’ouvrira en musique et son déroulement sera annoncé en anglais. Ils prieront sur chacun des trois thèmes retenus d’un commun accord: celui de la « création » qui les rend tous frères, celui du « pardon », où ils se reconnaissent pécheurs, et celui, d’ « invocation pour la paix ».
Se succéderont dans l’ordre la prière juive récitée en hébreu suivie d’une méditation musicale, la prière chrétienne récitée en anglais, en italien ainsi qu’en arabe. Une nouvelle pause musicale ouvrira la prière musulmane en arabe qui sera suivie de chants musulmans. Le Saint-Père prononcera alors son invocation pour la paix, avant d’inviter les deux présidents à prononcer la leur. Enfin, les quatre hommes échangeront un geste de paix, puis iront planter ensemble un olivier, symbole de paix.
À l’issue de la cérémonie, le Pape invitera ses trois hôtes à la Villa Pia du Vatican pour un entretien privé. Les chefs d’état quitteront ensuite le Vatican et le Pape regagnera Sainte-Marthe en compagnie du Patriarche. La rencontre a pris le nom d’ « invocation pour la paix » sans l’appellation stricte de prière, les trois hommes ne pouvant prier ensemble de la même manière. Cela explique le choix des jardins du Vatican, privés de toute connotation religieuse, comme lieu de rencontre.
 

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