La police a fait son travail en arrêtant le présumé tueur de Bruxelles. Mais la sécurité des citoyens contre les attaques terroristes est-elle vraiment assurée en Europe ?02/06/2014
(Légende photo : des policiers belges devant le Musée juif de Bruxelles après l’attentat du 24 mai).
L’arrestation de Mehdi Nemmouche rouvre le débat sur le terrorisme « de palier ». Ce jeune, déjà connu par les services de police, a pu s’expatrier, aller s’entrainer en Syrie et revenir en Europe pour commettre des homicides au Musée Juif de Bruxelles. La Police a été montrée du doigt mais je trouve qu’il est essentiel de ne pas commencer à analyser ces faits en adossant toute la responsabilité aux Services de Police et aux Renseignements.
Car si, d’un côté, c’est vrai que Nemmouche a été arrêté à la suite d’un contrôle inopiné, de l’autre, il ne faut pas oublier les nombreuses opérations anti-terrorisme menées avec succès par les forces de l’ordre. C’est le cas, par exemple, du coup de filet anti-djihadiste effectué à Strasbourg en mai 2014. Un coup qui a porté à l’arrestation de six jeunes Français partis faire le djihad en Syrie. Exactement comme Nemmouche. De plus, comment oublier les nombreuses interpellations de séparatistes basques opérées par les forces de l’ordre ces dernières années ?
La Police a donc fait son travail, peut-être elle aurait pu faire plus mais, en tout cas, elle a arrêté le suspect avant qu’il ne quitte encore le territoire français.
Il faut donc se poser une autre question : la sécurité des citoyens contre les attaques terroristes est-elle vraiment assurée en Europe par les lois actuellement en vigueur ? Je n’ai pas les compétences pour analyser les règles que chaque pays s’est donné pour lutter contre les terroristes de tous bords. Cependant je peux dire qu’une fois de plus, il est nécessaire d’atteindre un niveau d’intégration au niveau européen, beaucoup plus fort qu’il ne l’est actuellement. Ensuite on pourrait appliquer des normes très simples telles que la non délivrance (ou du retrait) du passeport aux citoyens condamnés par la justice. Une norme pareille limiterait les déplacements des potentiels terroristes. Ils pourraient quitter leur pays avec une carte nationale d’identité mais ils ne pourraient pas sortir de l’UE ou, au pire, de l’espace économique européen commun. De plus, en cas de contrôles ils pourraient être expulsés du pays où ils se trouvent et être renvoyés dans le leur.
Les citoyens qui ont fait l’objet d’une condamnation ne réussiraient donc pas à rejoindre des terrains d’entrainement comme la Syrie ou l’Afghanistan, comme l’avait fait Mohammed Merah. A elles seules ces mesures de limitation de la liberté de déplacement ne suffiront pas à résoudre le problème des recrues européennes du djihadisme mais elles pourraient contribuer à lutter contre le terrorisme.
Cette décision relève du domaine politique et pas de la police. Il faut donc que les responsables politiques de l’Union Européenne s’accordent pour trouver rapidement des moyens pour lutter plus efficacement contre cette menace qui nous concerne tous.