À la veille du départ du Saint-Père pour la Terre Sainte, voici les sept signes qui devraient marquer ces trois jours intenses.
23/05/14
Le voyage du Pape en Terre Sainte, qui se déroulera du 24 mai au 26 mai, marque son second déplacement international depuis les JMJ de Rio en juillet dernier. Très attendu par les différentes communautés chrétiennes, de même que par de nombreuses personnalités politiques dans un contexte où la paix semble encore un horizon lointain, François devrait encore une fois, par sa simplicité et sa sincérité, combler les attentes de ces populations souvent meurtries. Voici déjà quelques gestes clairement annoncés par ce dernier, et qui laissent songer à un voyage unique en son genre :
1) Son engagement en faveur du dialogue œcuménique et interreligieux
La vocation première de la visite est œcuménique puisqu’elle commémore les 50 ans de la première rencontre et de l’accolade à Jérusalem entre le pape Paul VI et le patriarche orthodoxe Athénagoras (cf. Aleteia). L’accolade à venir entre l’évêque de Rome et Bartholomée Ier, patriarche orthodoxe de Constantinople, concrétise également le travail de longue haleine de ses prédécesseurs, depuis le Concile Vatican II.
En outre, le pape François signe un acte inédit en se faisant accompagner d’un juif et d’un musulman : le rabbin argentin Abraham Skorka, et le professeur Omar Abboud, président de l’Institut pour le dialogue interreligieux de Buenos Aires. Jamais auparavant une délégation papale n’avait inclus d’autres représentants religieux pour un tel voyage. (cf. Aleteia)
2) Son refus d’être transporté en véhicule blindé
Les mesures de haute sécurité mises en place limiteront fortement le nombre de fidèles qui pourront assister aux célébrations du Pape : seules 20 000 personnes pourront assister à la messe prévue au stade de la ville de la capital jordanienne, et environ 400 pourront se rendre sur le site du baptême du Seigneur, sur les rives du Jourdain. De même, 10 000 fidèles seulement pourront assister à la messe du Saint-Père à Bethléem, à la basilique de la Nativité. C’est pour cette raison que François a décidé qu’il n’y aurait pas en plus une voiture blindée pour le séparer du people qui attend tant de sa visite. Invité à commenter cette décision, le nonce apostolique en Israël, Mgr Giuseppe Lazzarotto, a affirmé que c’était pour les gens « la seule possibilité de voir le Pape de près ». « Il refuse par principe de le faire, parce que cela signaliserait la peur et enverrait le mauvais message aux gens », a-t-il ajouté (cf. Aleteia). A noter qu’à Rio, le Pape s’était également déplacé en véhicule ouvert.
3) Les gens qui souffrent et les plus démunis seront sa priorité
En se rendant samedi sur le site du baptême de Jésus à Béthanie sur les rives du Jourdain, François – qui s’est mobilisé pour la paix en Syrie en septembre dernier – passera un moment auprès des réfugiés syriens et des jeunes handicapés. Par ailleurs, ce dernier a décidé de déjeuner en compagnie de familles chrétiennes pauvres de Bethléem dimanche (cf. Aleteia). Ce signal fort et original n’est pourtant pas inédit : François avait fait la même chose à Assise en octobre dernier, alors qu’il était prévu qu’il déjeune avec des évêques : « les évêques, je ne veux pas les voir parce que je les vois tout le temps, je veux voir un peu des gens normaux », avait-il annoncé. Son message est clair, l’Église doit se tourner vers les pauvres de l’évangile. Au total, 70 personnes participeront à ce repas, et partageront avec le pontife un menu qu’il a souhaité simple (cf. Aleteia).
4) Son intimité spéciale avec le judaïsme
Le fait que le rabbin Skorka, un ami de longue date, accompagne le successeur de Pierre dans son pèlerinage apostolique est une avancée sans précédent.
C’est en effet la première fois qu’un Pape a un ami rabbin, et François a une relation établie de longue date avec le judaïsme. Autre fait particulier, le rabbin Skorka n’est ni orthodoxe ni israélien, ce qui démontre à toute la communauté juive israélienne qu’il n’est pas dans une attente passive d’être mis en relation avec ses interlocuteurs et qu’il est possible d’avoir accès au judaïsme par un biais différent de celui de l’orthodoxie et de celui d’Israël, autrement dit pas ses propres moyens et sa propre histoire. (cf. Aleteia).
5) Il plantera un olivier de la paix
Le Pape plantera un olivier de la paix dans le jardin de Gethsémani, rempli d’oliviers centenaires qui reposent en haut du mont, face à Jérusalem. L’olivier en question, qui provient d’une coupe d’un des huit arbres millénaires du jardin de Gethsémani, sera planté face à la basilique de l’Agonie, également appelée « église de toutes les nations ». Le Christ et les apôtres y ont prié toute la nuit précédant la crucifixion. En 1964, Paul VI y avait lui-même planté son olivier, à quelques mètre de là où le plantera François (cf. Aleteia).
6) Le caractère « strictement religieux » de son déplacement
Bien que ses déplacements soient jalonnés d’audiences politiques, le voyage en Terre Sainte sera « un voyage strictement religieux », a affirmé le Pape, durant son audience générale de mercredi dernier, précisant qu’il voulait avant tout « prier pour la paix », à Amman, Bethléem et Jérusalem. « Ce sera un voyage strictement religieux, d’abord pour une rencontre avec le patriarche Bartholomée : Pierre et André se rencontreront une nouvelle fois, et cela, c’est très beau ! », a-t-il déclaré en conclusion de l’audience, en référence aux deux apôtres de Jésus, représentant l’Église d’Occident et l’Église d’Orient.
7) L’unité affichée avec l’Église orientale
Le Saint-Père aura à ses côtés six patriarches catholiques, pour une unité complète entre les « deux poumons de l’Église ». Ces patriarches sont catholiques comme leurs frères de l’Église romaine, mais de rite oriental comme leurs frères orthodoxes (cf. Aleteia). Le Patriarche de l’Église syriaque sera représenté par Mgr Mar Joseph Younan III, et Le Cardinal Mar Béchara Boutros Rai représentera l’Église maronite. Sa Béatitude Louis Raphaël Ier Sako, Patriarche de l’Église chaldéenne, Grégoire III Laham, Patriarche de l‘Église grecque-melkite, Nersès Bédros XIX Tarmouni, patriarche de l’Église arménienne et enfin Mgr Ibrahim Isaac Sidrak, Patriarche de l’Église copte, feront partie de la délégation.
ST