Plus rien ne semble pouvoir limiter la haine destructrice des islamistes de Boko Haram. De nouveaux attentats à la voiture piégée font près de 200 morts sur un marché à Jos.21/05/2014
Un double attentat a frappé mardi 20 mai un marché fréquenté de la ville de Jos, capitale de l’Etat du Plateau, dans le centre du Nigeria, à la limite entre le sud à majorité chrétienne et le nord davantage musulman, rapporte Le Parisien. Si l’Agence nationale de gestion des crises (NEMA) dressait un premier bilan 118 personnes tuées, 200 personnes auraient péri selon l’agence italienne ANSA qui a recensé des médias locaux et des sources médicales. Il faut bien sûr ajouter à ce chiffre macabre des centaines de blessés.Les victimes sont en grande majorité des femmes.
Deux véhicules, un camion et un minibus avaient été piégés. Pour ajouter à la barbarie, la seconde bombe a été programmée pour exploser 20 minutes après la première, piégeant des secouristes. Certains cadavres sont tellement brûlés qu’il est impossible d’identifier les victimes, a déclaré le coordinateur des services nationaux de secours (NEMA). Le feu a détruit aussi de nombreuses boutiques.
Ce double attentat s’inscrit dans une longue série inaugurée en 2009. Depuis un mois, deux précédents attentats à la voiture piégée ont fait une centaine de morts à Abuja, la capitale fédérale, à environ 300 km au sud-ouest de Jos, tandis qu’une attaque suicide faisait quatre morts à Kano, la grande ville du nord, dimanche dernier. Depuis le début de l’année, plus de 2000 personnes ont été tuées.
Boko Haram frappe aussi parfois dans des pays voisins du Nigéria, comme l’ont montré les enlèvements de la famille Moulin-Fournier et du Père Vandenbeusch au Cameroun. Un autre attentat y a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi 17 mai, sur le site d’une entreprise de construction chinoise. Un soldat camerounais a été tué et dix civils chinois ont été kidnappés (Le Monde).
Par ailleurs on est toujours sans nouvelles des quelque 200 lycéennes, chrétiennes en majorité, enlevées le 14 avril à Chibok, localité de l’Etat de Borno (nord-est du pays).
Une nouvelle fois, le président nigérian Goodluck Jonathan n’a pu que déplorer «une attaque tragique contre la liberté humaine» perpétrée par des hommes «cruels et diaboliques».
Le Nigeria a demandé officiellement mardi au Conseil de sécurité de l’ONU d’ajouter le groupe armé islamiste Boko Haram à une liste d’organisations considérées comme terroristes et soumises à des sanctions en raison de leurs liens avec Al-Qaïda. La décision de entrera en vigueur jeudi à 15 heures à New York (20 heures, à Paris) si aucun des 15 pays membre du Conseil ne présente d’objections d’ici là. Pour leur part, les Etats-Unis qui fustigeaient dans un communiqué cinglant jeudi dernier « la lenteur tragique et inacceptable » du gouvernement nigérian, avaient classé dès novembre 2013 Boko Haram sur la liste des « organisations terroristes étrangères ».
Samedi dernier, à Paris, un sommet présidé par François Hollande avec cinq chefs d’Etat africains -celui du Nigéria et des pays voisins : Cameroun, Tchad, Niger et Bénin – a adopté un « plan de guerre » face à la « menace majeure » que représente Boko Haram pour la stabilité de la région (cf. Le Monde). Il s’agit principalement d’une « mise en commun des services de renseignement » et de « patrouilles coordonnées » entre le Nigéria et les pays limitrophes ». Par la voix de Laurent Fabius en visite à Pékin, la France s’est dite prête à aider la Chine à retrouver ses ressortissants kidnappés.
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